Total tient son AG : Info Birmanie et la Communauté Birmane de France rejoignent l’appel d’Extinction Rébellion à manifester

Total tient son AG : Info Birmanie et la Communauté Birmane de France rejoignent l’appel d’Extinction Rébellion à manifester


CP 28 mai 2021 – Le 28 mai, jour de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Total,  Extinction Rébellion organise à 14h00 une contre-AG inter-associative sur la Place de la République à Paris. Elle réunira plusieurs organisations mobilisées contre les projets destructeurs du groupe – qu’il s’agisse d’environnement, de climat ou de droits humains.

A cette occasion, Info Birmanie et la Communauté Birmane de France (CBF) seront présentes pour relayer l’appel porté par la société civile birmane et les autorités légitimes en résistance, qui demandent à Total de suspendre tout paiement à la junte jusqu’au retour d’un gouvernement démocratiquement élu. La suspension des dividendes versés par la Moattama Gas Transportation Company Limited (MGTL) – annoncée par Total le 26 mai – ne concerne en effet qu’une petite partie des paiements en cause. Le champ gazier de Yadana continue de représenter une source majeure de devises pour la junte birmane.

Pour Tin Tin Htar Myint, présidente de la CBF « les décisions d’une entreprise n’impactent pas uniquement son chiffre d’affaire et ses bénéfices, mais aussi de nombreux écosystèmes et de nombreux humains. L’argent donné par Total à la junte Birmane ne sert pas à la Birmanie, mais à opprimer sa population et détourner ses richesses au profit de quelques-uns. Ne vous en rendez plus complice. »

Nul doute que les actionnaires de Total seront nombreux à poser des questions sur la Birmanie et la position de Total lors de son assemblée générale. Nous attendons la réponse à la question que nous avons pu poser en amont de l’AG par l’intermédiaire de l’un d’entre d’eux.

Pour Sophie Brondel, coordinatrice d’Info Birmanie « la position de Total en Birmanie doit susciter davantage de réactions et de mobilisations de la part des politiques et des actionnaires. Le groupe continue de financer une junte qualifiée d’entreprise criminelle meurtrière par un expert de l’ONU.»

Plus de 820 morts, plus de 4000 personnes arrêtées, des milliers de blessés, des centaines de disparus et des dizaines de milliers de déplacés internes parmi les minorités ethniques qui fuient les bombardements de l’armée… Nous continuerons à interpeller Total sur son rôle et sur sa responsabilité face à la répression sanglante menée par la junte birmane tant que le groupe maintiendra son financement à la junte.

Le 25 mars, Extinction Rébellion, Info Birmanie et la CBF ont interpellé Total devant le siège du groupe à La Défense à Paris, en versant du faux sang.

Le 19 mars, 8 organisations françaises ont demandé à Total de suspendre ses paiements à la junte. Des pétitions en ligne pour interpeller Total ont réuni des milliers et des dizaines de milliers de signatures de citoyens à travers le monde.

Depuis les années 1990, Total opère en Birmanie dans un contexte où l’armée commet des violations massives des droits humains. En 2005, le groupe a dû indemniser des victimes de travail forcé sur le chantier du gazoduc de Yadana. Selon l’enquête du Monde parue le 4 mai, Total a mis en place un «système de partage des revenus avec la junte en utilisant des comptes offshore aux Bermudes, redirigeant les paiements des caisses de l’Etat du Myanmar vers la «boîte noire» opaque de la Myanmar Oil and Gas Entreprise (MOGE)», sous contrôle des militaires. L’appel à la transparence lancé par la ministre de la Transition écologique doit être suivi de prises de position fortes de la France et d’engagements concrets de la part de Total.