Amnistie du 12 janvier 2012

Selon les données collectées par l’Association d’Assistance aux Prisonniers Politiques Birmans (AAPPB)[1],  sur les 651 prisonniers libérés lors de l’amnistie présidentielle annoncée le 12 janvier dernier, seuls 272  seraient des prisonniers politiques.

Par ailleurs, cette amnistie a eu lieu en vertu de l’article 401 (1) du code de procédure pénale, qui implique que ces libérations sont sous conditions. Selon cet article, les peines des prisonniers sont suspendues mais pas annulées. Ils peuvent donc à tout moment être arrêtés de nouveau et forcés à purger le reste de leur peine initiale. 

Le Ministre birman de l’intérieur, le Lieutenant Général Ko Ko, a déclaré lors d’une conférence de presse la 14 janvier, que le gouvernement  avait été en mesure d’identifier 430 des 604 prisonniers politiques listés par la Ligue Nationale pour la Démocratie. Sur ces 430 prisonniers, 302 ont été libérés lors de l’amnistie du 13 janvier et 128 restent en détention car ils auraient enfreint des lois de nature strictement criminelle.

Lors de cette même conférence de presse, le Ministre de l’intérieur a déclaré que le gouvernement ne répondrait plus à aucune demande concernant les prisonniers politiques.

Selon les estimations de l’AAPP il resterait 1000 prisonniers politiques derrière les barreaux.  Cependant, le nombre de prisonniers politiques actuellement incarcérés en Birmanie fait débat, les chiffres avancés par le gouvernement et par certains groupes de l’opposition présentant des différences notables.

L’aide des Nations unies est demandée par de nombreuses organisations afin de convoquer une commission chargée de concilier les écarts en termes de chiffres et de définitions.

Sans la reconnaissance du statut de prisonnier politique et sans accord clair sur la définition de ce terme, tous les citoyens birmans sont susceptibles d’être injustement arrêtés et incarcérés.



[1] L’APPB est la principale organisation birmane en charge de collecter des informations sur les prisonniers politiques de Birmanie et d’alerter l’opinion publique et la communauté internationale sur leur sort. Pour plus d’information, rendez-vous sur leur site internet : http://www.aappb.org/index.html