Idée reçue n°2 : En Birmanie, les projets économiques profitent d’abord aux communautés locales

Idée reçue n°2 : En Birmanie, les projets économiques profitent d’abord aux communautés locales

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Découvrez toutes les idées reçues sur l’investissement en Birmanie  !

La Birmanie dispose d’atouts économiques importants, et en premier lieu ses ressources naturelles diversifiées et abondantes qui attirent de nombreux investisseurs. Toutefois, ces ressources, loin de profiter aux communautés locales, permettent surtout à une poignée de privilégiés de s’enrichir.

En effet, les projets de développement à grande échelle tels que les oléoducs, les routes, et les barrages détruisent l’environnement naturel et menacent les moyens de subsistance traditionnels des communautés locales. En contrepartie, celles-ci ne bénéficient que rarement des retombées positives promises comme la création d’emplois, l’accès à l’énergie et aux infrastructures locales, les projets de développement sociaux et régionaux, etc.

Les projets économiques se font même majoritairement au détriment des communautés locales puisqu’ils sont responsables de la destruction de milliers de villages et de déplacements massifs de population. La militarisation accrue pour sécuriser les projets est directement liée aux violations des droits de l’homme contre les populations locales. Les extorsions, les viols et violences sexuelles, le travail forcé et la confiscation des terres sont en effet souvent associés à la présence de militaires.

Enfin, Les revenus issus des projets économiques, notamment des projets extractifs,  qui représentent à eux seuls plusieurs milliards de dollars, sont une manne financière très importante.[1] Cependant, cet argent n’est pas utilisé pour le développement du système de santé, classé parmi les plus défectueux au monde par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS – 2012), ni pour celui du système éducatif qui est largement défaillant, il est majoritairement détourné par le régime, les militaires et leurs proches ainsi que les investisseurs.

Ce système spolie l’ensemble de la population birmane des revenus des investissements et permet aux autorités militaires de réaliser des détournements d’argent d’une ampleur inédite.

Dans un contexte où le capitalisme de connivence est roi, les inquiétudes sont fortes quant à la manière dont les investissements étrangers contribueront au développement social du pays. Jusqu’à présent, la croissance économique du pays n’a en aucune façon profité à la population, du fait de l’absence de politique de partage des richesses, et plus globalement l’absence d’un État de droit.

Pour en savoir plus :

– « La société civile birmane est préoccupée par l’utilisation des ressources naturelles au détriment des communautés locales » (lire)
– Les principaux risques liés aux investissements (
lire)
– L’exploitation des ressources naturelles en Birmanie doit être transparente et profiter aux populations locales (
lire)

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[1] À titre d’exemple, sur la seule année 2008, Total a déclaré avoir versé aux autorités, au titre de sa participation dans le projet d’exploitation Yadana, la somme de 254 millions de dollars. Les investigations de l’ONG Earth Rights International chiffrent à plus de sept milliards la somme versée par Total aux militaires birmans entre 2000 et 2008.