L’Union européenne doit veiller à ce que des progrès tangibles et substantiels accompagnent la suspension des sanctions en Birmanie

Les Ministres des Affaires Etrangères de l’Union européenne ont décidé aujourd’hui de suspendre l’ensemble des sanctions politiques et économiques à l’encontre de la Birmanie, à l’exception de l’embargo sur les armes, afin de soutenir l’élan de réforme amorcé par le gouvernement de Thein Sein depuis un an.

L’Union européenne souligne les avancées notables qui se sont déroulées en Birmanie au cours de l’année écoulée, et notamment le retour d’Aung San Suu Kyi et de la Ligue Nationale pour la Démocratie dans le processus politique, les discussions préliminaires de cessez-le-feu avec plusieurs groupes ethniques, la libération d’un nombre substantiel de prisonniers politiques ou encore le vote de lois pour la liberté d’association et contre le travail forcé. Il est indéniable que certaines avancées politiques ont eu lieu en Birmanie et que l’Union européenne doit les encourager.

Pour autant, le conseil de l’Union européenne rappelle que des avancées sont encore attendues dans plusieurs domaines : Libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et levée des restrictions frappant les anciens prisonniers ; Arrêt du conflit et amélioration notable de l’accès humanitaire, notamment dans la région Kachin et le long de la frontière Est ; et situation juridique et humanitaire de la minorité Rohingya. Info Birmanie appelle l’Europe à suivre l’évolution de la situation en Birmanie avec une extrême vigilance en portant un intérêt particulier aux violations qui touchent la population (violations des droits de l’homme, entraves à l’aide humanitaire, libertés civiles et politiques, droit à la propriété privée, droit des travailleurs).

Info Birmanie accueille favorablement la décision d’augmenter significativement les budgets d’assistance. Le renforcement de la société civile est un axe indispensable dans le développement du pays. Quant à la coopération avec l’administration et le gouvernement, l’Europe doit concentrer son appui technique et financier dans le renforcement de l’État de droit et pousser la Birmanie vers plus de transparence et de bonne gouvernance.

Enfin, l’Union européenne souligne dans sa déclaration la « contribution vitale du secteur privé dans le développement de la Birmanie ». La suspension des sanctions de l’UE va de pair avec l’intérêt grandissant que manifestent les entreprises européennes d’investir et de faire des affaires en Birmanie. L’absence d’Etat de droit ne permet pas d’affirmer que les investissements étrangers profiteront à la population, à la création d’écoles et d’hôpitaux, en raison du caractère peu transparent, redevable et démocratique des autorités birmanes, et de la corruption endémique.

Info Birmanie souhaite rappeler  aux entreprises la nécessité de à mettre en place des standards sociaux et environnementaux correspondant aux exigences définies par les organisations birmanes de défense des droits de l’homme et de l’environnement.