Montée de l’intolérance religieuse : en Birmanie on ne blague pas avec Bouddha

Montée de l’intolérance religieuse : en Birmanie on ne blague pas avec Bouddha

Info Birmanie est vivement préoccupée par la montée de l’intolérance religieuse en Birmanie. Le 17 mars, 2 managers et le propriétaire d’un bar à Rangoun, ont été condamné à 2 ans et demi de prison et de travaux forcés pour avoir publié sur les réseaux sociaux une image de Buddha portant un casque audio. Les trois hommes, le propriétaire néo-zélandais, Phil Blackwood, et ses deux partenaires birmans, Tun Thurein et Htut Ko Ko Lwin, ont été condamnés pour diffamation pour avoir insulter la religion bouddhiste en application des articles 295, 295(a) et 188 du Code pénal alors qu’ils faisaient de la publicité pour leur bar en décembre 2014.

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Un autre cas illustre cette flambée de l’intolérance. Un chargé de communication de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) est poursuivi pour avoir prononcé un discours critiquant les bouddhistes extrémistes qui incitent à la haine et à la violence. Bouddhiste lui même, il affirmait que leur comportement était contraire aux enseignements bouddhistes. Il a pourtant été accusé d’avoir insulté la religion.

Pendant ce temps, le Parlement birman continue d’examiner l’ensemble des dispositions sur la « Protection de la race et de la religion » qui, si elles entrent en vigueur, restreindraient les conversions religieuses et les mariages interreligieux.

Ces exemples sont révélateurs du climat d’intolérance religieuse en Birmanie et constituent des violations de la liberté de religion, de croyances et d’expression. Info Birmanie exhorte le gouvernement birman à abandonner les charges et à libérer M. Blackwood, Tun Thurein, Htut Ko Ko Lwin et Htin Lin Oo de façon immédiate et inconditionnelle. Nous demandons également aux autorités de renoncer au nouveau projet de loi et de prendre des mesures pour promouvoir et protéger la liberté de croyance et de religion et la liberté d’expression en Birmanie.