Birmanie : des civils meurent sous les bombes de l’armée

Birmanie : des civils meurent sous les bombes de l’armée

CP 14 Avril 2020 – Alors que l’attention tend à se porter sur la pandémie de Covid-19, des membres de la diaspora arakanaise lancent un cri d’alarme face au drame des civils qui meurent sous les bombes de l’armée birmane.

Aujourd’hui, des membres de la diaspora arakanaise lance un appel urgent face à l’accélération des combats dans les états d’Arakan et Chin. Ils demandent notamment à la communauté internationale et à nos gouvernements de faire pression sur les autorités birmanes pour que les bombardements cessent immédiatement et que les civils cessent d’être pris pour cible. La plus longue coupure d’internet au monde qui affecte une partie de cette région et les exactions de l’armée demeurent entièrement hors de contrôle.

Dans son édition du 13 avril, Radio Free Asia rapporte qu’un bombardement de l’armée a tué au moins 8 civils dans le village de Kyauk Seik (canton de Ponnagyun) dans l’état d’Arakan et que les 17 civils blessés par l’attaque ont été retenus à des check-points durant deux heures avant de pouvoir être conduits à l’hôpital.  Ces pertes humaines ne sont que les dernières en date. Le 7 avril, les attaques aériennes de l’armée tuaient 7 civils du village de Hnan Chaung (canton de Paletwa) dans l’état Chin… D’autres frappes ont précédé.

L’appel à un cessez-le-feu global – lancé par le Secrétaire général de l’ONU pour faire face à la pandémie de Covid-19 – a été relayé en Birmanie par 4 organisations ethniques armées majeures, 15 partis politiques, 52 organisations de la société civile et 18 Ambassades. Mais l’armée le rejette catégoriquement et multiplie les exactions. Pendant ce temps, les autorités continuent de justifier la coupure d’internet au nom d’impératifs prétendument sécuritaires et la répression s’accentue à l’encontre des médias qui tentent, malgré tout, de rendre compte de la situation et des enjeux du conflit.

Dans un communiqué du 10 avril 2020, le réseau ND-Burma s’alarme de l’instrumentalisation par l’armée de la réponse apportée à la pandémie de Covid-19. La Tatmadaw cherche à renforcer encore davantage son pouvoir et sa présence dans les zones de conflit. L’accès aux soins, à l’information et à l’aide humanitaire est compromis, en particulier dans l’état d’Arakan et dans le nord de l’état Shan, où la société civile documente par ailleurs des dizaines de cas d’arrestation arbitraire, de torture, de meurtre et de disparition pour le seul mois de mars. Alors que de nombreux civils parmi les minorités ethniques craignent davantage les exactions de l’armée et les ravages de la guerre que l’épidémie, l’appel de la diaspora arakanaise doit être entendu et relayé. 

Contact : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org