En Birmanie, le viol est toujours utilisé comme une arme de guerre

En Birmanie, le viol est toujours utilisé comme une arme de guerre

Selon un groupe de défense des droits des femmes, l’armée birmane utilise toujours le viol comme arme de guerre. Plus de 100 femmes ont été victimes de violences sexuelles par les militaires dans les régions ethniques depuis l’arrivée d’un gouvernement civil au pouvoir en 2010.

Un rapport[1] publié le 14 janvier par la Women’s League of Burma[2], documente le cas de 47 femmes victimes de viols collectifs, 28 d’entre elles ont été tuées ou sont mortes suite à leurs blessures.

Le rapport appelle à mettre fin au système d’impunité qui permet non seulement aux militaires auteurs de ces crimes d’échapper aux poursuites, mais qui favorise aussi une culture continue de la violence.

Interrogé par Reuters, le porte-parole du Président birman, Ye Htut, a indiqué que « l’utilisation du viol comme arme de guerre n’est pas une politique de l’armée ». Si de tels cas se présentent il s’agit de « cas individuels pour lesquels nous tâchons de prendre des mesures efficaces », a-t-il indiqué.

Mais selon  la ligue des femmes, la plupart des cas de viols sont liés à des offensives militaires menées par l’armée birmane dans les États Shan et Kachin, en conflit avec le gouvernement central. Les attaques sont en effet loin d’être des cas isolés. « Leur nature systématique et généralisée indique un comportement structurel : le viol est toujours utilisé comme un instrument de guerre et d’oppression », indique le rapport.

Le rapport documente le cas du viol d’une petite fille de 8 ans par un soldat de l’armée birmane, le 14 avril 2013 à Hsipaw, dans le Nord e l’État Shan. Le 5 juillet 2011, des soldats ont violé trois femmes et une petite fille de 12 ans dans le district de Ke See dans l’Etat Shan. La petite fille a été violée devant sa mère.

Selon Info Birmanie : « Les violences sexuelles commis par les militaires birmans, font partie des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui  justifieraient la mise en place d’une commission d’enquête des Nations Unies. L’utilisation du viol comme arme de guerre est une politique d’État qui devrait engager la responsabilité du gouvernement birman devant la justice internationale. Pourtant, le gouvernement birman nie ces accusations et les auteurs de ces crimes, jouissent encore d’une impunité totale. »

Combien de femmes devront encore être violées, combien de mères et de fillettes devront être assassinées avant que la communauté internationale ne réagisse ?


[2] La Women’s League of Burma est une organisation regroupant des associations de femmes de différentes origines ethniques et qui promeut le droit des femmes et leur engagement dns la vie politique et sociale en Birmanie.