idée reçue n°3 : La Birmanie s’ouvre c’est le moment d’investir!

idée reçue n°3 : La Birmanie s’ouvre c’est le moment d’investir!

esticker3Découvrez toutes les idées reçues sur l’investissement en Birmanie !

Après des décennies de dictature militaire, les deux années de réformes et d’avancées démocratiques ne peuvent compenser le retard qu’a accumulé le pays depuis 1988. Ces lacunes concernent le niveau de développement et des infrastructures comme le système politique, économique et judiciaire birman.

Tout d’abord, la Birmanie manque d’infrastructures modernes et les services publics, notamment l’approvisionnement en électricité, sont peu fiables et de qualité très insuffisante. Les services de base ne sont pas assurés correctement : le niveau de l’éducation et de la santé sont le reflet d’une politique appliquée depuis des dizaines d’années, qui préfère réduire le budget des secteurs productifs plutôt que celui des dépenses militaires (qui représente environ 20% du budget de l’État).

Mais surtout, le gouvernement birman reste dominé par l’armée. 77% des sièges du Parlement sont occupés par des militaires ou des membres du parti issu de la junte militaire.

25% sont imposés par la constitution et les 52% restant ont été élus lors des élections de  2010 qualifiées de « mascarade » par la communauté internationale[1].

Au-delà de cette influence au sein des institutions du pays, les militaires bénéficient d’une suprématie juridique sur les autorités civiles. L’impunité pour les violations des droits de l’Homme prévaut et la Constitution accorde au personnel militaire et aux représentants du gouvernement l’immunité à l’encontre de toute poursuite judiciaire.

Jusqu’à ce jour, le processus de réformes lancé par le gouvernement n’a pas, en dépit de son écho, eu d’effets positifs sur la vie quotidienne des birmans. Ces derniers restent sujets à des pratiques arbitraires de la part des autorités.

Parallèlement à cette situation, et malgré les annonces de cessez-le-feu et de négociations de paix saluées par la communauté internationale, les conflits armés avec les minorités ethniques se sont intensifiés depuis que Thein Sein est Président, notamment dans les États Shan et Kachin où des trêves ont été rompues. Depuis 2011, au moins 140 affrontements ont par exemple eu lieu entre l’armée birmane et la minorité Shan et les exactions commises contre les civils Kachin sont effroyables.[2] Malgré la situation d’urgence de centaines de milliers de réfugiés internes vivant dans des camps de fortune, le gouvernement refuse d’autoriser un libre accès de l’aide humanitaire notamment dans l’État Kachin et l’État d’Arakan

Ce contexte contraint les entreprises à collaborer avec les militaires, à alimenter les comptes bancaires de l’ancienne junte et de ses proches et à commettre directement ou indirectement des violations des droits de l’homme, sans que la population puisse bénéficier de retombées positives.

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Pour en savoir plus :

– Conflit armé contre la minorité Shan :Lire
– Conflit armé contre la minorité Kachin : Lire
–  Le déni des libertés fondamentales : Lire

[1]http://www.altsean.org/Research/Parliament%20Watch/Legislative/National%20Parliament/Overview.php