Journée internationale : les voix birmanes qui défendent la démocratie

Journée internationale : les voix birmanes qui défendent la démocratie

La Journée internationale de la démocratie célébrée le 15 septembre est l’occasion de réexaminer l’état de la démocratie dans le monde et de rendre hommage à ceux qui incarnent les valeurs démocratiques.

Le 3 septembre dernier, un tribunal de Rangoun a condamné deux journalistes birmans de l’agence Reuters à sept ans d’emprisonnement pour avoir enquêté sur le massacre de Rohingya dans le village d’Inn Din.

Condamnation unanime de la communauté internationale et appel à leur libération immédiate d’un côté.

Silence finalement rompu d’Aung San Suu Kyi de l’autre, pour affirmer que les deux journalistes ont été condamnés… pour avoir enfreint la loi.

Cette voix… n’est pas celle des valeurs démocratiques.

La mobilisation massive de la communauté internationale au lendemain de ce verdict illustre l’importance accordée à la liberté d’expression. Plus que toute autre liberté, semble-t-il, elle a valeur de symbole et de mesure de la démocratie.

A l’occasion de la journée mondiale de la démocratie, tour d’horizon des mobilisations birmanes pour défendre la liberté de la presse, la liberté d’expression, la démocratie. Car elles existent… et sont généralement peu relayées par les médias internationaux.

A l’avant-veille du verdict, des dizaines de manifestants ont défilé dans les rues de Rangoun pour soutenir les deux journalistes de Reuters.

Le 4 septembre, neuf réseaux de journalistes birmans ont publié un communiqué commun pour condamner le verdict, inquiets du recul de la liberté d’expression depuis l’arrivée au pouvoir de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) et de l’évolution de la transition démocratique.

Le verdict a fait la une de nombreux médias locaux et L’Irrawaddy rapporte que presque tous les journaux privés ont fait leur une de cette affaire. En signe de solidarité, le Journal 7day Daily a fait imprimer une colonne noire au centre de sa une le lendemain du verdit. Et de nombreux journalistes locaux ont publié la photo des deux journalistes condamnés sur leurs profils Facebook, avec pour légende « le journalisme n’est pas un crime, libérez Wa Lone et Kyaw Soe Oo ». Enfin, des journalistes ont manifesté dans les rues de Mandalay et Pyay, rejoints dans cette localité par des militants politiques et des étudiants. Des dizaines d’organisations de la société civile ont également dénoncé le verdict.

En ce moment, une pétition initiée par des journalistes circule à travers le pays. Les signatures seront envoyées au Président U Win Myint pour demander la libération immédiate des deux journalistes condamnés. Selon L’Irrawaddy, ils espèrent réunir 20 000 signatures de journalistes, de militants… et de simples citoyens.

Des citoyens birmans qui réclament justice et aspirent à la liberté d’expression. Des citoyens birmans qui veulent vivre en démocratie.