La confiscation des terres en Birmanie

La confiscation des terres en Birmanie

Historique des confiscations des terres :

En Birmanie, la confiscation de terre était interdite sous la monarchie. Le roi punissait sévèrement ceux qui ne se pliaient pas à cette règle, y compris lorsqu’il s’agissait des autorités. Mais sous la junte militaire, les règles ont changé et des centaines de milliers d’hectares ont été confisquées par l’armée. Bien que le gouvernement ne le reconnaisse pas, depuis la fin de la dictature, les confiscations continuent et le plus souvent par les militaires et les autorités locales. Les cronies (par exemple U Tin Maung le plus connu dans la région de Mandalay) et les entreprises (qui les récupèrent des mains des militaires, les revendent à d’autres entreprises ou les utilisent pour elles-mêmes) sont également concernés. Les confiscations sont directement liées à la corruption. Par exemple, les policiers demandent aux communautés de payer pour récupérer leurs terres, mais ils empochent l’argent et ne s’occupent de rien, il s’agit d’une double perte pour les paysans.

Une confiscation injuste :
La terre appartient au peuple de Birmanie qui les exploite depuis des générations. Les autorités ne devrait avoir aucun droit de leur reprendre. Pourtant la constitution prévoit que la terre appartient à l’État, bien que les paysans n’aient jamais approuvé cette loi.
Les syndicats et regroupements de paysans (comme le FNI) souhaitent un amendement de la constitution, le retour des terres volées et des compensations justes.

La confiscation des terres est rarement justifiée :
L’armée accapare les terres des paysans « dans l’intérêt de la Nation » mais en pratique la plupart des terres confisquées ne lui servent à rien. Par exemple sur 100 hectares confisqués, 5 sont affectées au projet et les 95 autres sont données aux militaires qui, s’ils n’en ont pas besoin, les revendent.  Dans la région de Sagaing, 400 000 hectares ont été confisquées et seulement 100 000 sont réellement utilisées. Pour les paysans il est d’autant plus tragique de constater que leur vie a été bouleversée pour rien.

Pour confisquer une terre, il y a une procédure clairement définie par la loi :

1)      Il existe un réel besoin qui sert l’intérêt de l’État.
2)      Les propriétaires de la terre doivent accepter l’accord proposé
3)      Le président lui-même doit donner son approbation

La confiscation peut avoir lieu, seulement si ces trois conditions sont réunies, Dans le cas inverse, la confiscation n’est pas légale et les paysans doivent protester.

Vous avez dit démocratie ? :
Si le Président birman souhaite une véritable démocratie, il doit s’intéresser aux confiscations de terres. Il devrait condamner toutes les personnes qui participent à ces confiscations y compris celles qui sont liées à la corruption. Enfin, il devrait arrêter de parler de démocratie sans prendre de mesures car le peuple birman ne cesse d’en entendre parler mais n’a toujours pas compris ce dont il s’agissait…

Pour en savoir plus:
– Les paysans les grands perdants d’une Birmanie en transition (lire)