MEHL ou comment l’armée birmane finance ses crimes

MEHL ou comment l’armée birmane finance ses crimes

CP 10 septembre 2020 Dans un rapport publié aujourd’hui, « Military Ltd : the company financing human rights abuses in Myanmar », Amnesty international expose comment le conglomérat Myanmar Economic Holdings Limited (MEHL) sert à financer les crimes de l’armée birmane. Après avoir détaillé son mode opératoire, l’ONG dévoile sa participation dans les violations des droits humains et les crimes internationaux de la Tatmadaw. L’ONG, qui s’est adressé à 8 entreprises opérant avec le MEHL, interpelle par ailleurs les partenaires d’affaires de celui-ci en leur demandant de mettre fin à une relation qui les met en lien direct avec les crimes commis par l’armée.

La campagne citoyenne « Justice for Myanmar » (JFM), dont le site internet a récemment été bloqué par les autorités[1], a fourni à Amnesty International un document confidentiel qui dévoile la liste des actionnaires de MEHL sur la période 2010-2011, analysé dans ce rapport. Ce document et les données actuelles peuvent désormais être consultés en anglais sur le site internet de JFM : « HOW BUSINESS FINANCES THE CRIMES OF THE MYANMAR MILITARY: MEHL FILES ».

Il ressort des données 2019 que le MEHL est détenu par 381 636 actionnaires individuels, qui sont tous des militaires en exercice ou à la retraite, et par 1 803 actionnaires « institutionnels » constitués de commandements régionaux, de divisions, de bataillons de l’armée ou d’associations de vétérans.

Le document datant de 2010-2011 contient des données sur les actionnaires et le montant des dividendes perçus sur la période 1990-2010 : 18 milliards de dollars (USD), desquels le MEHL a transféré environ 16 milliards de dollars (USD) à des unités de l’armée.

La conclusion formulée par JFM est sans appel : « les documents relatifs aux actionnaires de MEHL établissent que toutes les relations commerciales et tous les investissements financent les crimes internationaux de l’armée et alimentent une corruption systémique. Cela doit prendre fin. Toutes les entreprises de l’armée doivent être démantelées et les auteurs des crimes poursuivis. Les entreprises qui continuent de faire des affaires avec l’armée, nationales ou internationales, ne peuvent pas continuer ; elles doivent couper les liens. »

Contact :

Justice for Myanmar media@justiceformyanmar.org

[1] JFM a aussitôt mis en place un nouveau site accessible en birman.

 

Les actionnaires du MEHL et les crimes de l’armée (source : JFM)