Meurtres de Rohingya à Inn Din : les militaires condamnés déjà libres ?  

Meurtres de Rohingya à Inn Din : les militaires condamnés déjà libres ?  

CP 27 mai 2019 – Reuters révèle aujourd’hui que les 7 militaires condamnés pour le meurtre de 10 villageois Rohingya dans le village d’Inn Din ont été libérés… depuis des mois. Selon deux co-détenus, ils auraient été libérés dès novembre 2018, dans le plus grand secret. Reuters a également reçu le témoignage de deux responsables de prison et d’un des soldats libérés.

Condamnés à dix ans d’emprisonnement en avril 2018, ces sept militaires auront donc passé moins d’un an en prison ? Les deux journalistes de Reuters, condamnés à sept ans de prison pour avoir enquêté sur ces meurtres et récemment graciés, auront donc passé plus de temps en détention que les meurtriers !

Cette libération anticipée de criminels est révélatrice de la nature d’un régime qui n’a eu de cesse d’instrumentaliser cette unique condamnation pour faire taire les critiques. Aung San Suu Kyi avait déclaré que cette condamnation était une première étape « sur le chemin de la responsabilité ». En avril dernier, le commandant en chef des armées se prévalait de cet « exemple », alors même que les condamnés ne purgeaient plus leur peine?

L’impunité dont bénéficient les auteurs des « crimes les plus graves en droit international » perpétrés notamment dans l’état Arakan – à l’origine de l’exode de plus de 700 000 Rohingya en août 2017 – est régulièrement dénoncée.

Aujourd’hui, les autorités birmanes doivent rendre compte de cette libération anticipée. Face à cette impunité persistante, il est urgent que la communauté internationale mette un terme à son impuissance et agisse comme elle en a le devoir et le mandat : les victimes n’ont aucune perspective de justice en Birmanie.

Contact : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org