Pour marquer les commémorations des deux ans du coup d’État militaire en Birmanie, Info Birmanie et Doh Atu Ensemble pour le Myanmar organisent une conférence inter-associative le mercredi 1er février à l’Hôtel de Ville de Paris.
Rejoignez-nous pour un temps d’échange afin de mieux comprendre la situation birmane et identifier les leviers d’action pour soutenir le peuple birman !
Les nouvelles quotidiennes de la Birmanie sont effrayantes par la violence déployée par l’armée pour mater la révolte populaire, mais aussi pleines d’espoir par l’ampleur de la résistance. Le peuple birman résiste au coup d’État militaire de février 2021. Et Info Birmanie déploie tous les efforts possibles pour soutenir ce mouvement pour la liberté et la dignité.
Mais la guerre en Ukraine éloigne la Birmanie de l’agenda médiatique et politique, la cause du peuple birman doit être davantage connue, médiatisée, relayée et soutenue. La France – à l’instar de la communauté internationale – est loin d’avoir apporté tout son soutien au soulèvement du peuple contre la junte.
Avec nos partenaires birmans et internationaux, nous relayons les voix de la résistance, nous informons et menons des campagnes comme #avectoimyanmar. C’est la raison d’être d’Info Birmanie : relayer les demandes de la société civile birmane.
Sans soutien international, le mouvement populaire risque de ne plus être entendu et soutenu. Vous le savez, Total Energies s’est retirée de Birmanie cette année suite aux nombreuses campagnes de la société civile, dans lesquelles Info Birmanie et ses partenaires ont joué un rôle actif. C’est un coup sévère qui a été porté à la junte, qui dépend des revenus des énergies fossiles pour acheter des armes à la Russie et la Chine.
D’autres multinationales françaises, notamment des banques, continuent à favoriser la junte et ses entreprises. Info Birmanie va renforcer en 2023 son action pour stopper ces flux financiers qui permettent à l’armée de massacrer son peuple. Soutenez ce combat.
Nos actions pour le peuple birman
Info Birmanie :
· décrypte la situation du pays dans les médias
· développe la campagne de sensibilisation #avectoimyanmar
· relaie les voix de la société civile birmane
· interpelle les acteurs économiques pour que cesse tout lien avec la junte
· organise des rencontres entre militants birmans et nos représentants pour que notre pays soutienne la résistance du peuple birman
· impulse des initiatives qui fédèrent citoyens et organisations impliqués sur la Birmanie
Pour poursuivre son action, Info Birmanie a besoin de votre soutien. Notre équipe veut renforcer ses moyens d’action en cette période cruciale pour le peuple birman. Enfin, pouvoir compter sur vous, c’est aussi permettre à notre association de rester indépendante.
Participez au mouvement de générosité mondiale généré par le Giving Tuesday du 29 novembre en soutenant notre action!
CP, le 20 octobre 2022 – Nous apprenons d’une source fiable que la Gouverneure de la Banque Centrale du Myanmar, Than Than Swe, serait actuellement de passage en France dans le cadre de la première plénière du Groupe d’action financière (GAFI) sous présidence singapourienne, qui a lieu à Paris du 20 au 21 octobre.
Elle serait arrivée en France le 17 octobre en provenance de Russie pour plaider la cause de la junte militaire, opposée en particulier à un éventuel placement de la Birmanie sur la liste noire du GAFI en tant que pays à hauts risques en matière de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme etc… Lors de sa dernière plénière, l’Etat birman était inscrit sur liste grise en tant que juridiction sous surveillance.
La junte a récemment procédé à un
remaniement au sein de la Banque Centrale pour accroître sa mainmise sur le
secteur financier. La nomination de Than Than Swe en tant que Gouverneure en
août 2022 survient après celle de six haut-gradés militaires à des postes de
direction au sein de la Banque Centrale, autant de positions clés contrôlées
par des militaires et leurs alliés au sein d’une institution stratégique. Than
Than Swe, largement considérée comme étant pro-militaire, a d’ailleurs été la
cible d’une tentative d’assassinat à Rangoun en avril dernier.
Si elle ne figure pas jusqu’à
présent sur la liste des individus placés sous sanctions internationales, l’ancien
Gouverneur de la Banque Centrale, Than Nyein, était quant à lui sous sanctions américaines
depuis le 17 mai 2021. Il a été remplacé par Than Than Swe le 19 août, alors
que cette dernière occupait déjà la fonction de vice-gouverneure.
La venue en France de Than Than
Swe, si elle est confirmée, est un véritable scandale. La junte commet des crimes
contre l’Humanité au quotidien, met le pays à feu et à sang, saborde l’économie
et accapare les richesses du pays à son profit. Il est inadmissible qu’un
représentant de la junte puisse séjourner en France, représenter la Birmanie
lors de la session plénière du GAFI ou se déployer en coulisses sur des enjeux
aussi importants. Cette venue serait d’autant plus dommageable que le soutien
de la France au Gouvernement d’unité nationale (NUG), et à la résistance du
peuple birman de manière plus large, est
encore loin d’être à la hauteur du courage et des sacrifices du peuple birman.
Nous demandons à la France de faire toute la lumière sur cette information et de s’assurer qu’aucun représentant de la junte birmane ne séjourne en France ni ne soit mis en capacité d’y défendre les intérêts d’un régime criminel. La place de la gouverneure de la Banque Centrale n’est pas en France mais sur la liste des individus placés sous sanctions internationales.
Organisations signataires: Info Birmanie, Communauté Birmane de France et Doh Atu Ensemble pour le Myanmar
Le 15 juin dernier, nous avons organisé une journée d’échanges, de débat et de partage sur la Birmanie en partenariat avec la Communauté Birmane de France à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.
Voici les actes de cette journée, avec la retranscription de toutes les interventions, d’une actualité toujours brûlante : situation des droits humains, crise humanitaire, résistance du peuple face à la junte, révolution sociétale, demandes du peuple birman à la France et à la communauté internationale…
Vous trouverez dans ce document les contributions de représentants d’ONG, de chercheurs, d’artistes birmans, de représentants de la société civile birmane et du Gouvernement d’unité nationale (NUG), ainsi que des liens vers des interviews réalisées au cours de la journée.
Le 25 août 2022, nous avons commémoré le Jour du Souvenir
pour les Rohingya, si terriblement éprouvés par la violence d’Etat en Birmanie.
Cinq ans après l’exode de près de plus de 700 000 d’entre eux au
Bangladesh, « personne n’a été tenu
de rendre des comptes pour les crimes contre l’humanité et actes de génocide
commis contre la population Rohingya »[1].
Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février
2021, la répression brutale menée par la junte s’étend à tout un peuple et se caractérise
par la commission de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. La
barbarie des militaires birmans, qui semble sans limite, se nourrit de
décennies d’impunité et de l’inaction du monde pour y mettre un terme. Plus que
jamais, les gouvernements doivent explorer toutes les voies possibles pour que
justice soit rendue et que les responsables des atrocités commises par l’armée
birmane aient à répondre de leurs actes.
Par la présente lettre,
nous demandons à la France d’appuyer formellement la requête de la Gambie
contre la Birmanie, initiée en novembre 2019 devant la Cour Internationale de
Justice (CIJ) pour violation de la Convention sur le génocide. La France, qui
se targue d’être la patrie des droits humains, doit s’engager dans cette
procédure.
Pour marquer les commémorations du 25 août, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont annoncé leur appui à la requête de
la Gambie. Dès septembre 2020, le Canada et les Pays-Bas ont déclaré publiquement leur intention de soutenir cette
procédure, en soulignant que « la Convention sur le génocide incarne l’engagement
solennel de prévenir le crime de génocide et de demander des comptes aux
responsables. En présentant cette requête à la CIJ, la Gambie a fait un pas
louable vers la fin de l’impunité pour ceux qui commettent des atrocités en
Birmanie et pour assurer le respect de cet engagement». Le Canada et Les Pays-Bas avaient ajouté
qu’il était«de leur devoir d’appuyer ces efforts qui
concernent l’ensemble de l’humanité».
Nous estimons qu’il est aujourd’hui du devoir de la France d’appuyer ces efforts, dans le cadre d’une procédure marquée par
des avancées attendues. Dans un arrêt du 22 juillet 2022, la CIJ a rejeté les exceptions
préliminaires de la Birmanie et conclu que la Gambie
avait qualité, en tant qu’État partie à la Convention sur le génocide, pour
invoquer la responsabilité de la Birmanie.
L’initiative de la France, menée au nom de la justice et de la lutte contre l’impunité en Birmanie, sera saluée comme une étape marquante dans la quête de justice du peuple birman dans son ensemble.
Organisations signataires :
Action Against Myanmar Military Coup (Sydney)
Ah Nah Podcast – Conversation with Myanmar
ALTSEAN Burma
Association Suisse Birmanie (ASB)
Attac France
Beyond Borders Malaysia
Burma Action Ireland
Burma Campaign UK
Burma Human Rights Netwok (BHRN)
Burmese Rohingya Organisation UK (BROUK)
Communauté Birmane de France (CBF)
Christian Solidarity Worldwide (CSW)
CRPH & NUG supporters Ireland
CRPH Funding Ireland
Doh Atu Ensemble pour le Myanmar
Educational Initiatives Prague
European Karen Network (EKN)
Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH)
Free Rohingya Coalition
Global Myanmar Spring Revolution (GMSR)
Info Birmanie
International Association Myanmar-Switzerland (IAMS)
International Karen Organisation (IKO)
International Society of Myanmar Scholars and Professionals