Les organisations birmanes veulent une conférence de la société civile libre, inclusive et démocratique avant le sommet de l’ASEAN 2014

Les organisations birmanes veulent une conférence de la société civile libre, inclusive et démocratique avant le sommet de l’ASEAN 2014

La Birmanie a pris pour la première fois la présidence de l’Association des nations du sud-est asiatique à l’ouverture du sommet de l’Asean le 10 octobre 2013, dans le sultanat de Brunei.

C’est l’occasion pour le gouvernement birman de montrer qu’il souhaite donner une place à la société civile en accueillant librement les organisations de la région et en leur donnant l’espace pour partager et échanger de façon démocratique leurs préoccupations et expériences, avant le sommet de l’ASEAN qui se tiendra en automne 2014.

At the ASEAN Peoples Forum2L’ASEAN est une organisation politique, économique et culturelle qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-est ayant pour but de renforcer leur coopération régionale et améliorer leur assistance mutuelle. Chaque année, un sommet est organisé par l’un des membres à tour de rôle.

La Birmanie aurait dû prendre la présidence de l’organisation régionale en 2006, mais  y a renoncé sous les pressions de la communauté internationale qui dénonçait les constantes violations des droits de l’homme de la junte militaire au pouvoir.

En marge du sommet de l’ASEAN, les organisations de la société civile birmane s’organisent depuis déjà près d’un an pour organiser l’ASEAN Civil Society Conference (ACSC) / ASEAN Peoples’ Forum (APF). Ce rassemblement traditionnel des membres de la société civile des pays de  l’ASEAN existe depuis 2005 et constitue pour Corinna Lopa Coordinatrice du South East Asian Committee for Advocacy (SEACA). «Le forum annuel le plus important pour la société civile de la région »[1].

Il s’agit d’un processus indépendant dont l’objectif est de faire entendre aux leaders politiques d’Asie du Sud-Est, les voix des populations afin qu’ils prennent conscience de leurs conditions de vie et des difficultés qu’elles rencontrent au quotidien.

Pour Premrudee Daoroung, membre de la Foundation for Ecological Recovery et membre Thaïlandais du Comité de pilotage de l’ACSC/APF « Notre force vient de notre capacité à nous rassembler pour partager nos expériences, être solidaires de nos différents combats, et réunir nos voix à l’échelle régionale pour porter les problématiques principales. »[2]

En Juin 2013, 66 organisations de la société civile birmane composées d’ONGs, d’organisations communautaires, d’organisations ethniques, de mouvement sociaux et de réseaux,  ont formé le Comité d’Organisation National (NOC) de la conférence.

La première réunion officielle de consultation régionale qui a eu lieu en août 2013, a rassemblé 90 participants de Birmanie et une trentaine d’autre pays. Elle leur a permis de commencer à organiser l’ACSC/APF et de travailler sur son indépendance, sa transparence et son ouverture. Lors de cette rencontre plusieurs comités ont été créés incluant des organisations de différents pays. Les problématiques principales ont également été définies ainsi qu’un programme des objectifs de l’ACSC/APF. Enfin, il a été décidé que le prochain ACSC/APF devait être tenu du 20 au 23 mars 2014 à Rangoun[3].

« Le Comité d’Organisation National (NOC) est pour l’instant composé de 73 membres d’organisations de la société civile birmane. Nous travaillons ensemble avec nos amis de la région pour organiser une conférence inclusive qui couvre un grand nombre de problématiques comme la paix, le développement, la justice et la démocratie » a déclaré Daw May May Pyone, Directeur Général de l’ONG Gender Group et membre du comité de pilotage.

Une seconde réunion officielle a lieu en ce moment (jusqu’au 21 octobre 2013). À cette occasion, un groupement d’organisations de la société civile birmane a appelé le président birman à prendre ses responsabilités en tant que président de l’ASEAN, en donnant l’espace nécessaire à la société civile régionale et birmane pour que le fruit de leurs échanges leur permette de faire des recommandations aux gouvernements de la région.

Pour Corinna Lopa Coordinatrice du South East Asian Committee for Advocacy (SEACA) et membre du comité de pilotage : « Il est indispensable que la conférence soit organisée par la société civile et pour la société civile, en respectant les principes de coopération, transparence et démocratie ».

Pour en savoir plus :

Communiqué Human Right Education Institute in Burma « Progress of preparation for the ASEAN Civil Society/Conference/ASEAN People’s Forum 2014 »

Communiqué de Burma Partnership: « Civil Society Prepare for open and Inclusive ASEAN Civil Society Conference »


[1] Burma Partnership: “Civil Society Prepare for Open and Inclusive ASEAN Civil Society Conference”

[2] Idem

[3] Human Right Education Institute in Burma “Progress of Preparation for the ASEAN Civil Society Conference/ASEAN People’s Forum (ACSC/APF) 2014”