30 Novembre 2021
Mr. Patrick Pouyanné
Président-directeur général, TotalEnergies SE
Tour Coupole – 2 place Jean Millier, 92078 Paris la Défense cedex, France
Monsieur Pouyanné,
Nous attirons votre attention sur la campagne « TOTALENERGIES – Cessez d’être complices de la campagne d’assassinats de Min Aung Hlaing et de l’armée birmane »,[1] qui a recueilli plus de 224 068 signatures et a été soutenue par 789 organisations internationales de la société civile et syndicats internationaux de travailleurs et d’étudiants. Collectivement, nous demandons à TotalEnergies de mettre fin à sa complicité dans les crimes d’atrocité de la junte militaire birmane en s’assurant que tous les paiements destinés au pays soient placés sur un compte bloqué jusqu’à la mise en place d’un gouvernement démocratiquement élu.
Les paiements mensuels provenant du projet gazier Yadana de TotalEnergies sont parmi les plus importantes sources de revenus étrangers de la junte, atteignant plus de 400 millions de dollars par an. En effectuant et en facilitant des paiements sur des comptes contrôlés par une junte criminelle qui n’est pas reconnue comme étant le gouvernement légitime de la Birmanie, TotalEnergies viole la loi birmane, ainsi que ses obligations en matière de droits humains.
TotalEnergies (à l’époque Total) est entrée en Birmanie en 1992, peu après les manifestations et les répressions de 1988 au cours desquelles l’armée birmane a tué des milliers de civils et détenu des opposants politiques. Total a profité du gaz birman tout en canalisant des milliards de dollars vers l’armée, par le biais de sociétés fiduciaires offshore vers des comptes bancaires à Singapour. 99 % de ceux-ci n’ont jamais été comptabilisés dans le budget de l’État.[2],[3]
TotalEnergies a changé de nom, mais pas de comportement. Depuis le 1er février 2021, elle fournit de nouveau à la junte militaire birmane les fonds et les moyens nécessaires à l’achat d’armes, sachant pertinemment que la junte les utilisera contre des civils, en particulier dans les zones peuplées de minorités ethniques où la guerre civile fait rage depuis des décennies.
Depuis le coup d’État manqué de février 2021, la junte a tué plus de 1 286 civils, dont 69 enfants. Elle a détenu illégalement plus de 10 000 citoyens, dont des enfants capturés à la place de leurs parents. Elle a condamné à mort 26 personnes, dont deux enfants.[4] Elle a eu recours à des démonstrations de violence macabre, à des disparitions forcées et à des frappes aériennes sur des villages et des villes pour faire régner la peur au sein de la population. Cela inclut le ciblage de militants de la société civile impliqués dans l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) en Birmanie.[5] Nous prenons acte de la participation de TotalEnergies à l’ITIE et de son rôle important au sein de son conseil d’administration.
Pendant ce temps, TotalEnergies a présenté de manière inexacte ses relations avec la Birmanie, n’a pas tenu compte de la voix du peuple birman et a fait des déclarations trompeuses sur les « dilemmes humanitaires ».
Nous souhaitons répondre à votre déclaration du 4 avril dans Le Journal du Dimanche justifiant les actions de TotalEnergies, tant celle-ci ne tient pas compte des implications humanitaires des paiements qui rendent l’entreprise complice des crimes d’atrocité de la junte.[6]
- La junte ne couperait pas l’approvisionnement en gaz, compromettant ainsi la sécurité énergétique de la Birmanie, si les paiements de TotalEnergies étaient détournés vers un compte bloqué. L’arrêt de la production entraverait les efforts de la junte pour affirmer son contrôle sur la Birmanie et obligerait la Thaïlande, son allié vital, à supporter les coûts d’importation de gaz naturel liquéfié. Nous ne demandons pas à TotalEnergies d’arrêter la production de gaz, mais seulement de détourner les revenus vers des comptes inaccessibles à la junte.
- Les déclarations de TotalEnergies sur la sécurité énergétique de la Thaïlande sont soit basées sur des faits erronés, soit sciemment fausses. La Thaïlande dispose d’une importante surcapacité de production d’énergie. Bon nombre de ses centrales électriques sous-utilisées peuvent passer au fioul ou au diesel, et elle a la capacité d’augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié pour remplacer le gaz birman.[7]
- TotalEnergies affirme qu’elle ne veut pas « bouleverser » la vie quotidienne de la population birmane, faisant fi des demandes émanant de l’intérieur du pays. En effet, ce point est à la fois basé sur des conceptions erronées et néocolonialistes. La plupart des habitants du Myanmar ont été privés d’électricité pendant la majeure partie de leur vie. En 2016, 64% de la population n’avait pas accès à l’électricité. Une récente enquête publique a révélé que la population préférait massivement les coupures d’électricité aux revenus parvenant à la junte. En d’autres termes, l’idée que TotalEnergies finance un régime militaire de longue durée est extrêmement impopulaire en Birmanie. Ce point de vue est illustré par le mouvement de protestation national actuel des civils qui refusent de payer leurs factures d’électricité.[8]
- TotalEnergies s’est dit préoccupée par le fait que son personnel en Birmanie serait soumis au travail forcé si elle cessait de payer la junte, tout en ignorant les appels lancés par ce même personnel en ce sens.[9] Ces employés fondent leurs appels sur une compréhension des atrocités qu’une junte bien financée commettra contre la population birmane, y compris contre eux. En outre, le personnel de TotalEnergies au Myanmar et son partenaire, Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE), ne peuvent pas exploiter le gazoduc de Yadana sans l’assistance technique du personnel international de la compagnie. Il risque donc d’être persécuté s’il ne travaille pas pour financer la junte. Pourquoi TotalEnergies finance-t-elle la junte si elle représente une menace aussi grave pour le personnel de TotalEnergies et la population en général ? Le personnel de TotalEnergies ne sera pas en sécurité tant que l’armée birmane continue à acheter des armes et à attaquer les civils avec l’argent du gaz et de\u pétrole.
- Les contrats signés par TotalEnergies ne l’obligent pas à payer ou à faciliter le transfert de fonds vers des comptes contrôlés par la junte illégitime. Contrairement à l’insistance de TotalEnergies sur le fait que le droit local lui impose de payer des impôts à la junte, la loi birmane interdit expressément le détournement de fonds publics et les paiements à des tiers se faisant passer pour des fonctionnaires. Le partenaire de TotalEnergies, MOGE, une entreprise publique, ainsi que son compte bancaire, sont contrôlés par la junte. L’Union européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont déclaré que les entreprise publiques financent la junte et les atrocités de l’armée. Pourtant, les paiements de TotalEnergies à MOGE se poursuivent.[10],[11],[12]
- TotalEnergies s’est rangée du côté de la junte, que le peuple birman rejette massivement. Bien qu’elle affirme ne pas pouvoir se prononcer, en vertu du droit international, sur la question de savoir qui représente le gouvernement birman, TotalEnergies a montré son point de vue en poursuivant ses paiements à cette junte illégale. Selon son contrat, TotalEnergies (l’opérateur) est le représentant des Vendeurs, ainsi que de la MOGE.[13] Ses actions contribuent à légitimer la junte militaire et auront un impact humanitaire catastrophique. TotalEnergies devrait prendre acte de la récente résolution du Sénat français reconnaissant formellement le Gouvernement d’Unité Nationale (NUG) comme le représentant légitime des souhaits démocratiques du peuple du Myanmar.[14]
- Une prise de contrôle de l’investissement de TotalEnergies par une société russe ou chinoise n’est pas viable. Alors que les discussions publiques se concentrent sur les dilemmes humanitaires, il existe une crainte que TotalEnergies ne soit remplacée par une société russe ou chinoise, ce qui aurait des conséquences encore plus graves sur la situation humanitaire en Birmanie. Selon les experts du secteur, même une prise de contrôle totale prendrait au moins 12 à 18 mois, et entraînerait des coûts de transaction substantiels. En outre, le gisement de Yadana sera épuisé vers 2025, ce qui laisse penser que ces coûts ne pourraient pas être récupérés. Ces problèmes, ainsi que le risque que TotalEnergies ne coopère pas pleinement, ce qui augmenterait les coûts et les retards, rendent une prise de contrôle non viable.
- TotalEnergies laisse entendre de manière trompeuse qu’elle est impuissante à agir parce que les paiements à la junte sont effectués par l’acheteur de gaz, la société thaïlandaise PTT.[15] En fait, PTT est contractuellement obligée de suivre les ordres de TotalEnergies. PTT effectue des paiements sur des comptes contrôlés par la junte parce que TotalEnergies, en tant que représentant de MOGE, lui ordonne de le faire chaque mois. TotalEnergies a même déclaré que certains des paiements de PTT couvrent les dettes de TotalEnergies envers la MOGE. Cependant, TotalEnergies a le pouvoir d’ordonner à PTT de transférer ces paiements sur un compte bloqué, et PTT est obligée d’obtempérer.
En fin de compte, malgré la suspension limitée des paiements de dividendes par TotalEnergies et Chevron, 90 % des revenus du projet gazier de Yadana continuent de revenir à la junte et à son chef, le général Min Aung Hlaing, identifié par la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Myanmar (IIFFMM) des Nations unies comme une personne devant faire l’objet d’une enquête et de poursuites pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide.[16],[17] La junte est la plus grande menace pour la sécurité de la Birmanie. Ses crimes d’atrocité, tels que la récente attaque de la ville de Thantlang (État Chin), sont désormais quotidiens.[18],[19] Nous réitérons que TotalEnergies doit mettre fin dès maintenant à sa complicité dans les crimes d’atrocité, suspendre tout paiement à la junte et placer les fonds sur un compte bloqué jusqu’à ce qu’un gouvernement démocratiquement élu soit en place en Birmanie.
TotalEnergies a affirmé son engagement à respecter les droits humains et les normes internationalement reconnues, en particulier les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, et ce partout où elle opère. En vertu des principes directeurs de l’OCDE, TotalEnergies doit éviter d’être la cause d’incidences négatives sur les droits humains ou d’y contribuer par ses activités, ainsi que parer à ces incidences lorsqu’elles surviennent. De plus, TotalEnergies doit s’efforcer de prévenir et d’atténuer les incidences négatives sur les droits humains directement liées à leurs activités, leurs biens ou leurs services en raison d’une relation d’affaires avec une autre entité, même si elle ne contribue pas elle-même à ces incidences.[20] Le fait de placer les paiements sur des comptes bloqués et de s’assurer qu’aucun flux financier ne parvienne à la MOGE et à la junte contribuerait à prévenir et à atténuer les incidences négatives de vos projets sur les droits humains. TotalEnergies doit également exercer une diligence raisonnable en matière de droits humains en tenant compte de la nature et du contexte de ses opérations, ce qui implique d’évaluer les incidences effectives et potentielles de ses activités sur les droits humains, de regrouper les constatations et de leur donner une suite, de suivre les mesures prises et de faire savoir comment il est remédié à ces incidences.
En mai 2021, la vice-présidente du Groupe de travail des Nations unies sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises a déclaré que, le risque de violations flagrantes des droits de l’homme ayant fortement augmenté depuis le coup d’État, la diligence raisonnable des entreprises en matière de droits humains devait être rapidement et proportionnellement renforcée. Pourtant, TotalEnergies n’a toujours pas prouvé qu’elle avait procédé à une évaluation appropriée pour déterminer si ses paiements mensuels à la junte étaient utilisés pour commettre de graves violations des droits de l’homme.
En réponse à notre lettre, nous demandons à TotalEnergies :
- De confirmer si elle a entrepris une évaluation ou une enquête sur l’opinion de son personnel et du personnel de ses sous-traitants concernant la coupure des flux de revenus, et si oui d’en partager les résultats.
- De confirmer si elle a entrepris une évaluation des conséquences de ses versements mensuels sur des comptes contrôlés par une junte commettant des crimes d’atrocité, et si oui d’en partager les résultats.
- D’expliquer pourquoi elle ne peut pas déterminer si la junte est le gouvernement légitime de la Birmanie, alors qu’elle semble dans le même temps avoir rejeté la revendication du gouvernement d’union nationale en ce sens.
- De partager son évaluation selon laquelle le gaz birman est vital pour la sécurité énergétique de la Thaïlande.
- De confirmer s’il est possible de réduire la production de gaz pour répondre uniquement à l’approvisionnement domestique de la Birmanie.
- De confirmer si son personnel birman est capable d’exploiter le champ gazier et le gazoduc de Yadana sans l’aide du personnel international de TotalEnergies.
- De confirmer que TotalEnergies n’investira pas dans de nouveaux champs gaziers ou dans des projets ultérieurs en Birmanie tant qu’un gouvernement démocratique ne sera pas en place.
Cordialement,
GMSR (Global Myanmar Spring Revolution) et BMC (Blood Money Campaign)
au nom du peuple de Birmanie et des communautés de la diaspora birmane
en solidarité avec 789 organisations de la société civile internationale, syndicats et syndicats étudiants
ANNEXE – Liste des organisations signataires |
ASEAN |
1. ALTSEAN-Burma |
2. ASEAN Parliamentarians for Human Rights |
3. MilkTeaAlliance (Friends For Myanmar ) |
Australia |
1. Action Against Myanmar Military Coup (Sydney) |
2. All Burma Student Democratic Front – Australia Branch |
3. All Young Burmese League (AYBL) |
4. Anti-Myanmar Dictatorship Movement |
5. Anti-Myanmar Military Dictatorship Network (AMMDN) |
6. Australia Burma Friendship Association, Northern Territory |
7. Australia Karen Organization WA Inc. |
8. Australia Myanmar DNF |
9. Australia Myanmar Youth Alliance (AMYA) |
10. Australian Burmese Muslim Organisation |
11. Australian Centre for Corporate Responsibility |
12. Australian Centre for International Justice |
13. Australian Chin Community (Eastern Melbourne Inc) |
14. Australian Karen Organisation |
15. Bamar Community Tasmania |
16. Burma Lawyers’ Council (BLC) |
17. Burmese Community |
18. Burmese Community Development Collaboration (BCDC) |
19. Burmese Community Support Group (BCSG) |
20. Burmese Friendship Association |
21. Burmese Medical Association Australia (BMAA) |
22. Canberra Karen Association |
23. Chin Community of Western Australia Inc. |
24. Chin Community SA |
25. Chin Community Tasmania |
26. Chin Youth Organization |
27. CRPH/NUG support group Australia |
28. Democracy for Burma |
29. Falam Community |
30. Friends of “Comfort Women” in Sydney |
31. Industrial Training Centre (ITC) Family Sydney |
32. International Karen Organisation |
33. International Women’s Development Agency |
34. JFM Hope & Development |
35. Joint Action Committee for Democracy in Burma (JACDB) |
36. Kachin Association Australia |
37. Karen Community |
38. Karenni Federation of Australia |
39. Karenni/Kayah Community |
40. Kayin Community Tasmania |
Australia – continued 41. Matu Chin Community |
42. Mindat Chin Community NSW |
43. Mindat Community |
44. Mizo Community |
45. Mon Families Group |
46. Mon National council |
47. Myanmar Buddhist Community of South Australia |
48. Myanmar Community Coffs Harbour (MCC) |
49. Myanmar Democracy and Peace Committee (Australia) |
50. Myanmar Democratic Movement (MDM) |
51. Myanmar Engineering Association of Australia (MEAA) |
52. Myanmar People Residing in Canberra |
53. Myanmar Professionals Association Australia (MPAA) |
54. Myanmar Students’ Association Australia (MSAA) |
55. N & S Medical |
56. NLD Solidarity Association (Australia) |
57. Perth Myanmar Youth Network |
58. Publish What You Pay |
59. PWVB (Patriotic War Veterans of Burma) |
60. Queensland Kachin Community (QKC) |
61. Queensland Myanmar Youth Collective (QMYC) |
62. Queensland Rohingya Community |
63. Red Campaign Nirvana Exhortation Group |
64. Remonya Association of WA (Mon Community) |
65. Shwe Youth Democratic Alliance (SYDA) |
66. Southcare Medical Centre |
67. Support for Myanmar |
68. Sydney Friends for Myanmar Unity |
69. The Institution of Professional Engineers Mysnmar |
70. United Myanmar Community of South Australia |
71. Victorian Burmese Care Community (VBCC) |
72. Victorian Myanmar Youth |
73. We Pledge CDM (Australia) |
74. Western Australia Myanmar Democratic Network |
75. Women Activists Myanmar |
76. Yadanar Foundation |
77. Zo Community |
78. Zomi Association Australia Inc. |
79. Zomi Community Queensland |
80. Zomi Community South Australia |
81. Arakan Rohingya Development Association – Australia Inc. |
Austria |
1. CRPH & NUG Supporters Austria |
2. Myanmar Community Austria |
Bangladesh |
1. Garment Workers Trade Union Center (GWTUC) |
2. Kaladan Press Network |
Belgium |
1. Myanmar Belgian Community VZW |
Canada |
1. AAMD (Alberta Alliance for Myanmar Democracy) |
2. Best Income Tax Service |
3. Burmese Canadian Network (BCN) |
4. CMQ (Coalition Myanmar-Québec) |
5. MMEYUS (Myanmar Multi-Ethnic Youth United Saskatchewan) |
6. MSAO (Myanmar Student Association Ontario) |
7. MSCBC (Myanmar Students Coalition BC) |
Denmark |
1. CRPH/ NUG Supporter Denmark |
2. Myanmar Democratic Force |
England |
1. Industrial Workers of the World (IWW)- (WISERA) |
Finland |
1. CRPH/ NUG supporter Finland |
France |
1. Info Birmanie |
2. La Communaute Birmane De France |
3. Reclaim Finance |
Germany |
1. Braunschweig (Germany) |
2. Citizens Summons |
3. CRPH, NUG Support Team Germany-Deutschland |
4. Free Workers Union (FAU) Bielefeld |
5. Free Workers’ Union (FAU), Hamburg |
6. Rohingya Free Coaliation |
India |
1. Getz Phama |
2. Rohingya Human Rights Initiative (ROHRIngya) |
Ireland |
1. Burma Action Ireland |
2. Burmese people in Ireland |
3. CRPH & NUG Supporters Ireland |
Ireland – continued 4. CRPH Funding Ireland |
5. Industrial Workers of the World (IWW)- (WISERA) |
6. Karen Association of Ireland |
Japan |
1. Association of United Nationality Japan |
2. Chin Youth Organization of Japan |
3. Dawei Youths in Japan |
4. GenY For Revolution Japan |
5. International Society of Myanmar Scholars and Professionals Japan |
6. Japan Myanmar Future Creative Association |
7. Know Us More Myanmar |
8. Kobe Myanmar Community |
9. Mekong Watch |
10. Myanmar Development and Support Group , Spring Revolution Restaurant |
11. Myanmar Global Support Foundation |
12. People’s Hope Spring Revolution |
13. Revolution Tokyo Myanmar |
14. ShizuYouth for Myanmar |
15. Tai Youths Network Japan |
16. Try Together At Japan |
17. Voice For Justice |
18. We For All |
19. We Support (Japan) |
20. Yokohama Pamphlet Campaign |
Malaysia |
1. Myanmar Ethnic Rohingya Human Rights Organization Malaysia (MERHROM) |
2. Rohingya Women Development Network |
3. Spring Learning |
Myanmar 540 Organisations in Myanmar endorsed for this open letter. Due to the continuous oppressions and serious human rights abuses of the Military Junta and for the safety of the organisation’s members, we will not disclose the name of these organisations. New Zealand |
1. 8888 Generation (New Zealand) |
2. Auckland Kachin Community Inc. |
3. Auckland Zomi Community |
4. Burmese Rohingya Welfare Organisation New Zealand |
5. Chin Community of Auckland |
6. Citizen of Burma Award- New Zealand |
7. Citizen of People Award-New Zealand |
8. Federal Myanmar Benevolence Group (NZ) |
New Zealand – continued 9. Karenni Society New Zealand |
10. Myanmar Engineers – New Zealand |
11. Myanmar Gonye (New Zealand) |
12. Myanmar Students’ Union in New Zealand |
13. New Zealand Doctors for NUG |
14. New Zealand Karen Association |
15. New Zealand Zo Community Inc. |
16. Overseas Mon Association. New Zealand |
17. Pyithu Gonye (New Zealand) |
18. Rohingya Welfare Organisation New Zealand |
19. Rvwang Community Association New Zealand |
20. Save Myanmar Fund (New Zealand) |
21. Shan Community (New Zealand) |
Norway |
1. CRPH Support Group, Norway |
2. Moong Zilom |
3. Myanmar Hindu union |
4. Rohingya Community in Norway |
Scotland |
1. Industrial Workers of the World (IWW)- (WISERA) |
South Africa |
1. Free Burma Campaign (South Africa) |
South Korea |
1. Activists group for Human Rights ‘BARAM’ |
2. Asian Dignity Initiative |
3. Burmese Information Network in Korea |
4. Chin National Front Regional Committee Korea |
5. Chin Youth Organization – South Korea |
6. CRPH NUG Support Team (Korea) |
7. Daejeon Myanmar Democractic Peace Alliance |
8. Dawei Youth Organisation |
9. Hazel (NST – Host) |
10. Incorporated Organization Shilcheon Bulgyo |
11. Junta Denouncing Committee |
12. Korean Civil Society in Support of Democracy in Myanmar (106 NGOs) |
13. Korean House for International Solidarity |
14. Korean Kachin Community |
15. KTJ Supporting Group |
16. Myanmar Integrated Student Organization |
17. Myanmar Revolution Supporters Korea |
18. Myanmar Spring Revolution Supporters Korea |
19. Myanmar Student Organization (Korea) |
South Korea – continued 20. Myanmar Students Organisation in Korea |
21. Myanmar Worker Welfare Center |
22. National League for Democracy Organizing Committee |
23. Our Force |
24. Pa-O Youth Organisation |
25. People’s Initiative for Development Alternatives |
26. Pocheon Myanmar NUG Youth Organisation |
27. Pyeongtaek Myanmar Community |
28. Rise Again Myanmar (Daegu) |
29. Spring Revolution Nine Youths (SRNY Team) |
30. Suwon Migrants Center (Myanmar Community) |
31. The Group that Overthrew the Era of Fear |
32. Uijeongbu Myanmar Community |
33. We Love Myanmar Land – Korea |
34. White Raindrops Charity Foundation |
Spain |
1. General Confederation of Labour (CGT) – Spain Confederación General del Trabajo |
Sweden |
1. Sveriges Arbetares Centralorganisation (Central Organisation of the Workers of Sweden) |
2. the International Committee of SAC-Syndikalisterna (Central Organisation of the Workers of Sweden) |
Taiwan |
1. Myanmar’s Generation Z (Taiwan) |
Thailand |
1. Euphoria Learning Planet |
2. Karen Women’s Organization |
The Netherlands |
1. Chin Community in Netherlands |
2. KCNL – Kachin Community Netherlands |
3. Myanmar Community Nederland |
4. Support Group for Democracy in Myanmar.(NL) |
United Kingdom |
1. Answer Myanmar |
2. Burma Campaign UK |
3. Citizen of Burma award UK |
4. GSM (Gurkha society of Myanmar) |
USA |
1. Anti Dictatorship in Burma- DC Metropolitan Area (ADB-DCMA) ) |
2. Bay Area Young Myanmar |
USA – continued 3. Boston Free Burma |
4. Burma Fund |
5. Burma Spring Revolution Utica |
6. Burmese Myanmar Associated Students (SJSU) |
7. Campaign for a New Myanmar |
8. Chicago Burmese Multi-Ethnic Activists |
9. Crane Center for Mass Atrocity Prevention |
10. Free Workers Union (FAU) – International Committe |
11. Fridays For Future |
12. Institute for Asian Democracy |
13. International Campaign for the Rohingya |
14. Karen Organization of America |
15. Los Angeles Myanmar Movement (LA2M) |
16. Los Angeles Rohingya Association |
17. Myas Creations |
18. No Business With Genocide |
19. NYCBC (New York City Burmese Community) |
20. Project Maje |
21. Save Myanmar – USA |
22. Save Myanmar San Francisco |
23. Support the Democracy Movement in Burma |
24. U.S. Campaign for Burma |
Wales |
1. Industrial Workers of the World (IWW)- (WISERA) |
Global Network |
1. Action Corps |
2. EarthRights International |
3. Free Rohingya Coalition |
4. Global Movement for Myanmar Democracy (GM4MD) |
5. International Labor Confederation (ILC) |
6. International Labour Network of Solidarity and Struggles (laboursolidarity.org) |
7. Justice For Myanmar |
8. NLD International Network |
9. Union Aid Abroad-APHEDA |
[1] Blood Money Campaign, TotalEnergies Petition, The Action Network. https://actionnetwork.org/petitions/total-stop-being-an-accessory-to-min-aung-hlaing-the-myanmar-militarys-murder-campaign?source=direct_link&
[2] Publish What You Pay. Financing the Military in Myanmar: Analysis of Gas Revenues, June 2021. https://www.pwyp.org/pwyp-resources/financing-the-military-in-myanmar-analysis-of-gas-revenues/
[3] Earth Rights International. Total Impact: The Human Rights, Environmental and Financial impacts of Total and Chevron’s Yadana Gas Project in Military-Ruled Burma, 2009, p.43
[4] https://aappb.org/?p=18704
[5] PWYP, (2021), “Burmese activist Kyaw Minn Htut must be released”, https://www.pwyp.org/pwyp-news/burmese-activist-kyaw-minn-htut-must-be-released/
[6] Pouyanné, Patrick. “EXCLUSIF. « Pourquoi Total reste en Birmanie », la tribune de Patrick Pouyanné.” Le Journal du Dimanche, April 4 2021 https://www.lejdd.fr/International/exclusif-pourquoi-total-reste-en-birmanie-la-tribune-de-patrick-pouyanne-4035902
[7] EarthRights International. Analysis: Impacts of a disruption of Myanmar gas imports on Thailand’s energy security. Thai Energy Report, September 2021. https://earthrights.org/wp-content/uploads/Thai-Energy-Report_Sept-15-2021.pdf
[8] “Electricity Bill Boycott Denies Myanmar Military US $1 Billion in Power Revenues Since Coup” by Radio Free Asia: https://www.rfa.org/english/news/myanmar/power-09152021192918.html
[9] “Yadana workers urge Total to stop military receiving gas revenue” by Myanmar Now: https://www.myanmar-now.org/en/news/yadana-workers-urge-total-to-stop-military-receiving-gas-revenue
[10] “Uncovering the shadowy business empire bankrolling Myanmar’s military generals” ABC News, July 29, 2021. https://www.abc.net.au/news/2021-07-29/the-shadowy-business-empire-propping-up-myanmar-military-junta/100328162
[11] European Parliament resolution on the human rights situation in Myanmar, including the situation of religious and ethnic groups (2021/2905(RSP)) October 5, 2021.
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/B-9-2021-0502_EN.html
[12] Chairwoman Waters letter to Secretary Yellen on Burma Sanctions, August 4, 2021. https://financialservices.house.gov/uploadedfiles/chairwoman_waters_letter_to_secretary_yellen_on_burma_sanctions_08_04_2021_signature.pdf
[13] Export Gas Distribution Procedure, refer to, Article II, Export Sales & Gas Revenue, page 7, clause 2.1: https://earthrights.org/wp-content/uploads/1018-Export-gas-proceeds-distribution-procedure.pdf
[14] http://www.senat.fr/leg/tas21-002.html
[15] Pouyanne, Patrick. “Total and the human rights crisis in Myanmar” Linkedin, April 4, 2021. https://www.linkedin.com/pulse/total-human-rights-crisis-myanmar-patrick-pouyann%C3%A9/
[16] Human Rights Council, Report of the detailed findings of the Independent International Fact-Finding Mission on Myanmar, https://undocs.org/A/HRC/39/CRP.2, para. 1555.
[17] “Myanmar (Burma)” Global Centre For The Responsibility To Protect. https://www.globalr2p.org/countries/myanmar-burma/
[18] “Satellite imagery shows damage to town torched in Myanmar’s Chin state” Radio Free Asia, November 8, 2021. https://www.rfa.org/english/news/myanmar/chin-thantlang-11082021195921.html
[19] “Myanmar military accused of blocking aid to displaced civilians” Aljazeera News, November 10, 2021. https://www.aljazeera.com/news/2021/11/10/myanmar-military-accused-of-blocking-aid-to-displaced-civilians
[20] OECD, (2011), “OECD Guidelines for Multinational Enterprises”, p. 33, https://www.oecd.org/corporate/mne/48004323.pdf