125 organisations appellent le gouvernement birman à enquêter sur l’enlèvement par l’armée de Sumlut Roi Ja, il y a exactement 3 ans

125 organisations appellent le gouvernement birman à enquêter sur l’enlèvement par l’armée de Sumlut Roi Ja, il y a exactement 3 ans

Le 28 octobre a marqué le troisième anniversaire de la disparition de Sumlut Roi Ja, une femme de 28 ans de la minorité kachin, enlevée et probablement violée par l’armée birmane alors qu’elle travaillait dans une ferme à côté de son village, près de la frontière chinoise. Son mari et son beau-père ont été arrêtés en même temps qu’elle et forcés à porter du maïs jusqu’au camp militaire de Mubum, dans l’État Kachin mais tous deux ont réussi à s’échapper.

Sumlut Roi Ja n’a pu s’enfuir et est restée dans le camp militaire où elle a été aperçue par plusieurs témoins après son enlèvement. Tout porte à croire qu’elle aurait été violée et tuée.

Son mari a déposé une plainte officielle devant la Cour suprême du pays pour demander une enquête. L’affaire a été rejetée pour manque de preuves sans que ce dernier n’ait été autorisé à prendre la parole lors du procès. Le juge a fondé sa décision uniquement sur le témoignage des prévenus militaires. Après la parution du jugement, Moon Nay Li, coordinatrice de l’association KWAT en a conclu que « Le message de la Cour suprême de Naypyidaw est claire : l’armée birmane peut violer et tuer des femmes issues des minorités ethniques en toute impunité »[1]

Le Président Thein Sein n’a pris aucune mesure pour enquêter et poursuivre en justice les responsables de l’enlèvement de Sumlut Roi Ja qui est toujours portée disparue et présumée morte.

Ce cas illustre la persistance de graves violations du droit international en Birmanie comme le travail forcé, l’usage délibéré de civils dans les conflits et l’utilisation du viol et des violences sexuelles par l’armée birmane. De nombreux cas de viol et de meurtre par l’armée birmane ont été enregistrés depuis la rupture du cessez-le-feu entre l’armée birmane et l’Armée d’Indépendance Kachin en juin 2011.

« Ce gouvernement ne reconnait pas que des violations des droits de l’homme sont commises par ses militaires, et les militaires savent qu’ils peuvent violer une femme d’une minorité ethnique et s’en sortir indemne. » a déclaré Zoya Phan, responsable des campagnes pour Burma Campaign UK.

Le cas de Sumlut Roi Ja illustre la continuité des violations du droit international sous la présidence de Thein Sein ainsi que l’impunité dont bénéficient toujours les militaires.

Info Birmanie s’inquiète du manque d’indépendance entre le pouvoir exécutif et judiciaire en Birmanie et s’est joint à 125 organisations de la société civile pour appeler le gouvernement birman à enquêter sur la disparition forcée de Sumlut Roi Ja et à condamner les responsables.

Lire le communiqué des 125 organisations (en anglais) ici