Le gouvernement birman met fin à toute coopération avec la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies

Le gouvernement birman met fin à toute coopération avec la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies

Info Birmanie condamne la décision du gouvernement birman de refuser l’accès au pays à la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies et de cesser toute coopération jusqu’à la fin de son mandat. Alors que des violations systématiques des droits humains ont été dénoncées et que l’accès à l’État d’Arakan, mais aussi à l’État Kachin et au nord de l’État Shan, reste limité, il est crucial que celui-ci coopère avec les mécanismes spéciaux des Nations Unies et que la situation des droits humains puisse être évaluée.

Le gouvernement birman vient d’annoncer à la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme en Birmanie, Yanghee Lee, qu’il mettait fin à toute coopération pour la durée de son mandat, en raison de sa déclaration de fin de mission en juillet dernier[1], décrite comme injuste et biaisée. Dans cette déclaration, produite à l’issue de sa troisième visite sous le nouveau gouvernement, Yanghee Lee dénonçait les restrictions d’accès croissantes notamment dans les Etats d’Arakan, Kachin et Shan, ainsi que les menaces perpétrées à l’encontre des individus qu’elle avait rencontrés. Elle s’était alors dite “déçue de voir les tactiques appliquées par le gouvernement précédent, être toujours utilisées ».

Yanghee Lee devait se rendre en Birmanie en janvier prochain, afin d’évaluer la situation des droits humains dans le pays. Le mandat de la Rapporteuse Spéciale, renouvelé en février 2017 pour deux ans, nécessite deux visites par an ainsi que des comptes-rendus devant le Conseil des Droits de l’Homme et l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Suite à cette annonce, Yanghee Lee se montre préoccupée : « Cette déclaration de non-coopération avec mon mandat peut seulement être vu comme une indication forte qu’il se passe quelque chose de terriblement affreux en Rakhine, ainsi que dans le reste du pays ».

Cette décision de la part du gouvernement birman est alarmante. Dans la continuité du refus de coopération avec la Mission d’Établissement des Faits mandatée par les Nations Unies, mais aussi des difficultés d’accès à certaines zones lors des dernières missions de la Rapporteuse Spéciale, les perspectives de paix et de démocratie en Birmanie sont mises en danger. Cesser de coopérer avec les mécanismes spéciaux des Nations Unies participe à l’impunité des militaires, qui perpétuent leurs exactions à travers le pays.

Contact presse
Camille Cuisset, coordinatrice d’Info Birmanie
camille@info-birmanie.org / 0762806133

[1] http://www.ohchr.org/en/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21900&LangID=E