25 ans après le massacre d’août 1988 : il est temps de mettre fin à l’impunité

25 ans après le massacre d’août 1988 : il est temps de mettre fin à l’impunité

A l’occasion du 25ème anniversaire des manifestations de 1988, Info Birmanie appelle le gouvernement birman à reconnaître les atrocités commises durant des décennies de dictature militaire et à diligenter une enquête pour tenir pour responsables les auteurs de ces abus.

Le 8 août 1988, des manifestions massives en faveur de la démocratie, ont eu lieu dans toute la Birmanie, menées par les étudiants et les moines. Face au soulèvement populaire, l’armée répondait par la répression, causant la mort de 3000 personnes ainsi que des milliers d’arrestations.

Selon Info Birmanie : « Rien n’a été fait pour que justice soit faite : aucune prise de responsabilité, aucun processus allant dans le sens de la vérité et de la réconciliation ».

Thein Sein continue de nier les violations des droits de l’homme perpétrées dans le passé et sous son mandat et soutient une constitution antidémocratique qui garantit l’immunité judiciaire à tous les membres du gouvernement, pour les crimes perpétrés dans le passé.

Le 30 mars 2011, lors de son premier discours au Parlement en tant que Président, et plus de 20 ans après le massacre des étudiants des manifestations de 1988, Thein Sein a affirmé qu’  « en 1988, la Tatmadaw (l’armée birmane) ­­a sauvé le pays de la détérioration des conditions dans différents secteurs et a reconstruit le pays. »

En 2013, quand journaliste de la télévision française lui demanda s’il regrettait ce qu’il s’était passé durant les années de la dictature, Thein Sein, refusait toujours de condamner le comportement de la junte militaire sous la dictature : « De notre point de vue nous avons agi pour le bénéfice du peuple. L’opposition peut penser que nous avons mal agi mais à notre avis c’était pour le bien de la population. Donc c’était une bonne politique. Personne ne peut dire qui a eu raison ou qui a eu tort

L’anniversaire des manifestations de 1988 nous rappellent ainsi que les actions passées n’ont pas été  expiées et que les violations passées restent ignorées. « Le gouvernement birman dit vouloir apprendre des erreurs du passé, mais comment est-ce possible s’il ne reconnait pas ses fautes »  a déclaré Info Birmanie. « Il est grand temps qu’il soit mis face à ses responsabilités et qu’il mette en œuvre un véritable processus de réconciliation nationale ». Sans cela, la réforme politique et la fin des violations des droits de l’homme ne seront pas possible.

La communauté internationale doit exhorter le gouvernement birman à admettre la culpabilité de la junte militaire, et à mettre fin au rôle prédominant de l’armée,  notamment en entamant une réforme constitutionnelle.

Enfin, la communauté internationale doit prendre conscience, qu’en dépit des réformes, de sérieuses violations des droits de l’homme continuent d’être perpétrées en Birmanie depuis que Thein Sein est président.