À Paris, Aung San Suu Kyi met en doute l’engagement démocratique du gouvernement birman

À Paris, Aung San Suu Kyi met en doute l’engagement démocratique du gouvernement birman

Aung San Suu Kyi, en visite à Paris, a critiqué le manque de volonté de Thein Sein et de son gouvernement à engager une réforme constitutionnelle.

« Le fait que le Président ne montre aucune intention de soutenir l’amendement de la constitution constitue un point de sérieuse préoccupation pour nous », a déclaré Aung San Suu Kyi durant une conférence de presse conjointe avec Laurent Fabius.

La constitution de 2008 privilégie les militaires, en leur réservant 25% des sièges au Parlement. D’autres clauses sont vivement critiquées, comme celle qui empêche Aung San Suu Kyi de devenir présidente du pays.

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« S’il est vraiment sincère dans son élan de réformes démocratiques, Thein Sein devrait être en faveur d’un amendement de la constitution puisque celle-ci institutionnalise la place des militaires dans la vie politique du pays »

De son côté, François Hollande a affirmé le soutien de la France à Aung San Suu Kyi. « La France est aux côtés du peuple birman pour que les réformes qui ont été promises puissent être traduites dans les meilleurs délais. Nous agissons avec nos partenaires européens, mais nous sommes très attentifs et même préoccupés dès qu’il y a une barrière, un obstacle qui est mis sur la route de la démocratie », a-t-il déclaré.

Aung San Suu Kyi a de nouveau fait valoir que la Birmanie n’était pas une démocratie : « La Ligue Nationale pour la Démocratie n’a, par aucun moyen, achevé ce que nous essayons de faire depuis 30 ans ». Elle a mis en lumière la nécessité de surmonter « les suspicions qui existent depuis longtemps entre les ethnies et le manque de confiance entre les différentes communautés ». Ils représentent pour elle, des obstacles au changement démocratique, le gouvernement doit donc jouer un rôle majeur pour résoudre ces problèmes.

« En tant qu’opposition nous avons notre rôle à jouer mais nous ne sommes que l’opposition, pas le gouvernement. Et une question doit être posée très sérieusement : est-ce que le gouvernement fait ce qu’il faut pour résoudre ce problème? Est-ce qu’il prend ses responsabilités ? »

Aung San Suu Kyi a averti que la réponse donnée par le gouvernement à ces problèmes, influencera le résultat des élections prévues fin 2015. Elle a appelé le Président Thein Sein à résoudre ces problèmes non pas en 2015, mais avant 2015, ainsi « le processus de changement dans notre pays prendra la bonne direction ».

Aung San Suu Kyi a enfin exhorté la communauté internationale à ne pas se contenter des apparences pour juger le processus de réforme en Birmanie, mais à aller « plus loin que la surface ».