En dépit des efforts affichés les violences anti-musulmanes se propagent dans l’Arakan

En dépit des efforts affichés les violences anti-musulmanes se propagent dans l’Arakan

Depuis le début des violences en juin 2012, les violences entre bouddhistes et musulmans ont fait près de 250 morts dans leur très grande majorité des musulmans – et déplacé entre 150 et 250 000 personnes. Des campagnes de haine, menées en toute impunité par de célèbres moines bouddhistes du mouvement “969”, ont largement contribué au racisme anti-musulman.

Le 2 septembre, l’organe officiel régulant la communauté des moines bouddhistes, le State Sangha Maha Nayaka Committee, a émis un décret interdisant au clergé bouddhiste de « former des organisations autour du mouvement ‘969’ ». Ses dirigeants avaient été trop loin, notamment en s’attribuant le droit de demander au Parlement de faire voter des lois discriminatoires.

Une semaine après, des moines bouddhistes et des représentants de la communauté musulmane de Birmanie ont signé un « accord » visant à prévenir de nouvelles violences interreligieuses entre les deux communautés. L’accord qui se veut informel, propose d’établir des lignes de communication directe entre les responsables bouddhistes et musulmans au plan national.

Malgré ces annonces, les violences continuent et le gouvernement ne prend pas les mesures adéquates. Le 30 septembre, suite à un différend entre un taxi bouddhiste et un commerçant musulmans, une flambée de violence sectaire a repris dans l’État d’Arakan.

Plus de 800 émeutiers bouddhistes, dont certains étaient armés d’épées, sont descendus dans les rues de la ville de Thabyuchaing. La foule a poignardé à mort une musulmane de 94 ans et incendié quelque 70 maisons.  D’autres attaques ont été rapportées dans des villages voisins. Il y aurait eu au moins 6 morts, tous kaman (ethnie musulmane birmane) et les violences continuaient encore le 2 octobre.

Cette nouvelle poussée de violence a eu lieu alors que le Président Thein Sein effectuait depuis le 1er octobre  sa première visite depuis le début des violences interreligieuse dans l’État d’Arakan. L’objectif de ce déplacement présidentiel inédit était de lutter “contre les violences intercommunautaires”.

Pour en savoir plus :
– Lire l’article : « Focus sur les Rohingyas »
– Lire l’article: « Spirale des violences religieuses : le gouvernement doit mettre un terme à l’impunité »