La société civile demande des secours pour les survivants du tremblement de terre et les communautés touchées par la catastrophe

La société civile demande des secours pour les survivants du tremblement de terre et les communautés touchées par la catastrophe

Les agences d’aide doivent s’assurer que l’aide n’est pas exploitée par la junte militaire.

Nous, soussignés, 265 organisations de la société civile birmane, régionales et internationales, exprimons notre profonde tristesse pour les communautés de Birmanie (Myanmar) et de Thaïlande dévastées par le tremblement de terre du 28 mars 2025. Alors que la Birmanie est confronté à une nouvelle crise humanitaire dans le contexte de l’intensification de la campagne de terreur menée par la junte militaire contre le peuple birman, il est impératif que la communauté internationale mobilise immédiatement des ressources et apporte une aide d’urgence aux survivants et aux communautés touchées par le tremblement de terre, par l’intermédiaire des groupes communautaires locaux et des intervenants de première ligne, en collaboration avec le Gouvernement d’Unité Nationale (NUG), les Organisations Révolutionnaires Ethniques (ERO) et la société civile. Nous insistons sur le fait que ces efforts de secours en cas de catastrophe, par le biais de tout partenaire de mise en œuvre, ne doivent pas être exploités, instrumentalisés ou militarisés par la junte militaire à des fins politiques et militaires.

Le tremblement de terre de vendredi, d’une magnitude de 7,7, le plus dévastateur qu’ait connu la région depuis près de sept décennies, a fait plus de 2 500 morts confirmés et a laissé des communautés en ruine dans toute la Birmanie, des maisons et des infrastructures religieuses détruites, et des dizaines de milliers de vies en péril. Les hôpitaux étant débordés, les routes et les ponts effondrés et les répliques menaçant d’aggraver les destructions, une aide humanitaire immédiate et sans entrave est indispensable. Les zones touchées par le tremblement de terre comprennent les régions de Sagaing, Mandalay, Magwe et Bago, l’est et le sud de l’État Shan, ainsi que Naypyidaw. La plupart de ces zones sont sous le contrôle effectif et l’administration du NUG, des ERO et des forces de défense du peuple. Dans les zones touchées, qu’elles soient sous son contrôle ou sous celui de la résistance, la junte tentera d’utiliser l’aide comme une arme pour attaquer le mouvement de résistance et en tirer profit. L’histoire de la Birmanie nous met en garde contre les dangers de l’acheminement de l’aide par l’intermédiaire de la junte militaire. 

Lors du cyclone Nargis en 2008, le régime militaire de l’époque a cyniquement instrumentalisé l’aide d’urgence pour manipuler les résultats de son simulacre de référendum. L’aide internationale a été empêchée d’entrer dans le pays et refusée aux survivants désespérés afin de les contraindre à voter en faveur de la constitution rédigée par les militaires en échange d’aide – autant de mesures employées par la junte pour assurer son contrôle et son ingérence dans la politique. De nombreux volontaires locaux du mouvement démocratique ont été arrêtés et emprisonnés par le régime pour avoir tenté d’apporter de l’aide. Cette situation a fortement retardé l’acheminement d’une aide essentielle et a fait de nombreuses victimes civiles. Une fois l’aide enfin autorisée à entrer en Birmanie, le régime militaire et ses représentants l’ont détournée et utilisée à des fins personnelles et politiques, notamment au profit de groupes ayant des liens avec le régime. Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres de la manipulation grotesque de la souffrance humaine par les militaires birmans à des fins de consolidation de leur pouvoir politique et de leur profit personnel. 

Ce modèle d’exploitation de l’aide humanitaire par l’armée persiste aujourd’hui, comme en témoignent l’obstruction et la manipulation par la junte des efforts de secours en réponse aux récentes catastrophes naturelles – à savoir le cyclone Mocha en 2023 et le typhon Yagi en 2024 – ainsi que la commission incessante de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre de civils dans l’ensemble du pays. Même après le tremblement de terre de vendredi, la junte militaire a bombardé à plusieurs reprises des zones civiles dans les cantons de Chaung U (région de Sagaing), de Phyu (région de Bago), et de Naung Cho (nord de l’État Shan) – des zones qui font l’objet d’une déclaration illégitime d’état d’urgence pour la gestion des catastrophes naturelles. Au début du mois, la junte avait déjà fermé sept hôpitaux privés à Mandalay, accusés d’employer des professionnels de la santé du mouvement de désobéissance civile, limitant considérablement les capacités de soins de santé à Mandalay, aujourd’hui dévastée par le tremblement de terre. En parallèle, la junte a systématiquement imposé des coupures d’internet et des lignes téléphoniques pouvant durer des années, ainsi qu’une répression agressive de l’utilisation des réseaux privés virtuels-VPN, ce qui a considérablement limité le flux d’informations sur la dévastation à l’intérieur de la Birmanie et entravé les efforts de réponse d’urgence. Le mépris insensible de la junte pour la vie humaine, même face aux ravages causés par le tremblement de terre, témoigne de son inaptitude à superviser l’aide et, plus important encore, de sa volonté de manipuler toute intervention humanitaire.

A ce moment critique, nous saluons l’annonce par le NUG d’une pause de deux semaines dans ses opérations militaires offensives dans les zones touchées par le tremblement de terre, à compter d’aujourd’hui. Cependant, la junte militaire a continué à larguer des bombes dans le canton de Pauk, dans la région de Magwe, qui a été touché par le tremblement de terre, pas plus tard que ce matin. Nous comptons sur l’aide des Nations unies et de l’ASEAN pour que la junte cesse toutes ses offensives militaires, en particulier l’arrêt immédiat des frappes aériennes en cours.

Alors que les communautés de Birmanie se mobilisent pour se soutenir mutuellement au milieu de la dévastation, nous appelons les agences des Nations Unies, le Centre de coordination de l’assistance humanitaire de l’ASEAN pour la gestion des catastrophes (Centre AHA), les pays voisins, les organisations internationales et la communauté internationale dans son ensemble à collaborer directement avec les parties prenantes légitimes en Birmanie – à savoir le NUG et les ERO – et la société civile pour s’assurer que l’aide n’est pas entravée, manipulée ou militarisée par la junte. L’aide peut et doit parvenir sans délai aux survivants du tremblement de terre et aux communautés touchées en passant par les canaux frontaliers qui se sont avérés les plus efficaces. L’activation rapide par le NUG des comités de coordination des opérations d’urgence à la suite du tremblement de terre montre qu’il est prêt et a la capacité de diriger les opérations de secours en collaboration avec les partenaires ethniques et communautaires. Nous saluons les réponses rapides et impactantes apportées face à cette catastrophe, en particulier grâce aux efforts de financement participatif, notamment par le NUG et l’Unité de coordination de la réponse au tremblement de terre de Birmanie composée d’organisations de la société civile du birmanes, qui ont déjà fourni un soutien essentiel aux communautés touchées.

Nous rappelons une fois de plus à la communauté internationale, en particulier aux organismes d’aide, que l’aide humanitaire doit être guidée par les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité, de ne pas nuire et d’indépendance opérationnelle. L’équipe pays des Nations unies doit incarner pleinement ces principes dans son action, en se rappelant les dures leçons tirées des engagements passés en matière d’aide avec la junte militaire et les régimes militaires précédents. La réponse à cette nouvelle catastrophe doit donner la priorité à la collaboration avec les parties prenantes qui accordent manifestement de l’importance à la vie, à la sécurité et au bien-être de la population birmane – le NUG, les ERO et la société civile – tout en empêchant activement la junte d’entraver ou d’exploiter l’acheminement de l’aide. À défaut, la crise humanitaire déjà terrible s’aggravera et de nouveaux abus seront commis par un groupe illégal notoirement connu pour sa destruction active de vies humaines.

Nous demandons instamment aux Nations unies, aux pays voisins et à la communauté internationale dans son ensemble de ne pas oublier l’histoire douloureuse de la Birmanie, marquée par la manipulation de l’aide humanitaire par l’armée en cas de catastrophe naturelle, et d’agir avec détermination pour protéger les communautés touchées et vulnérables de l’exploitation et de nouvelles souffrances. Les habitants de la Birmanie méritent une aide qui soulage leurs souffrances, et non une aide utilisée à des fins militaires contre eux. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

• Naing Thit, Emergency Management Committee – Mandalay; emc.mdy2023@gmail.com  

• Lwan Thu, Sagaing Strike Forces; strikeforces.sgg@gmail.com  

• May, Justice & Equality Focus; coordinator.legal@jefmyanmar.org  

• Khun Hein, Progressive Muslim Youth Association; mya.muslimyouth@gmail.com  

• Kyi Nyein, Queers of Burma Alternative; queersburma@proton.me  

• Khin Ohmar, Progressive Voice; info@progressive-voice.org 

Version en anglais disponible ici

Traduction Info Birmanie

Signées par 265 organisations de la société civile, dont sept organisations qui ont choisi de ne pas divulguer leur nom.

  1. #MilkTeaAlliance Calendar Team
  2. #MilkTeaAlliance Friends of Myanmar
  3. 5/ of Zaya State Strike
  4. 8888 Generation (New Zealand)
  5. A-Yar-Taw People Strike
  6. Action Committee of Basic Education Students (ACBES)
  7. Ah Nah Podcast – Conversations with Myanmar
  8. All Aung Myay Thar San Schools Strike Force
  9. All Burma Democratic Front in New Zealand
  10. All Burma Federation of Student Unions (Monywa District)
  11. Alliance of Independent Journalists (AJI)
  12. Alliance of Students’ Union – Yangon (ASU-Yangon)
  13. ALTSEAN-Burma
  14. Anti-Junta Alliance Yangon-AJAY
  15. Anti-junta Forces Coordination Committee (AFCC -Mandalay)
  16. Arakan Rohingya National Union (ARNU)
  17. ASEAN Civil Society Conference/ASEAN People’s Forum Philippines Process
  18. Asia Justice and Rights (AJAR)
  19. Asia Pacific Solidarity Coalition (APSOC)
  20. Asian Cultural Forum on Development (ACFOD)
  21. Assistance Association for Political Prisoners (AAPP)
  22. Association of Human Rights Defenders and Promoters (HRDP)
  23. Association of Spring Rainbow (ASR)
  24. Association Suisse-Birmanie
  25. Athan – Freedom of Expression Activist Organization
  26. Auckland Kachin Community NZ
  27. Auckland Zomi Community
  28. Aung San Suu Kyi Park Norway
  29. Basic Education General Strike Committee (BEGSC)
  30. Basic Education Worker Unions – Steering Committee (BEWU-SC)
  31. Blood Money Campaign (BMC)
  32. Burma Affairs and Conflict Study (BACS)
  33. Burma Action Ireland
  34. Burma Campaign UK (BCUK)
  35. Burma Canadian Network
  36. Burmese Community Group (Manawatu, NZ)
  37. Burmese Rohingya Organisation UK (BROUK)
  38. Burmese Rohingya Welfare Organisation New Zealand
  39. Burmese Women’s Union (BWU)
  40. Campaign for a New Myanmar
  41. Campaign for Popular Democracy
  42. CDM Medical Network (CDMMN)
  43. Chanmyatharzi Township People’s Strike
  44. Chaung Oo Township Youth Strike Committee
  45. Chin Community in Norway
  46. Chin Community of Auckland
  47. Chin Human Rights Organization (CHRO)
  48. Chindwin (West) Villages Women Strike
  49. Civil Information Network (CIN)
  50. Civil Rights Defenders (CRD)
  51. Civil Society Organizations Coordination Committee (Monywa)
  52. Co-operative University Mandalay Students’ Strike
  53. Coalition Strike Committee – Dawei
  54. Community Resource Centre
  55. Creative Home (CH)
  56. CRPH & NUG Supporters Ireland
  57. CRPH Funding Ireland
  58. CRPH Support Group, Norway and members organizations
  59. Daung Sitthe Strike
  60. Dawei (Ashaetaw) Women Strike
  61. Dawei Youths Revolutionary Movement Strike Committee
  62. Defend Myanmar Democracy (DMD)
  63. Democracy for Ethnic Minorities Organization (DEMO)
  64. Democratic Party for a New Society, Norway
  65. Depayin Township Revolution Steering Committee
  66. Depayin Women Strike
  67. Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar
  68. Educational Initiatives Prague
  69. Emergency Management Committee – Mandalay
  70. Equality Myanmar (EQMM)
  71. Ethnic Youth General Strike Committee (Mandalay)
  72. ETOs Watch Coalition
  73. Federal Myanmar Benevolence Group (NZ)
  74. Former Political Prisoners and New Generation Group – Monywa
  75. Free Burma Campaign (South Africa) (FBC (SA))
  76. Free Rohingya Coalition (FRC)
  77. Friends Against Dictatorship (FAD)
  78. From Singapore to Myanmar (FS2M)
  79. Gangaw Women Strike
  80. Gender Equality Network (GEN)
  81. General Strike Collaboration Committee (GSCC)
  82. General Strike Committee of Basic and Higher Education (GSCBHE)
  83. General Strike Coordination Body (GSCB)
  84. Generation Wave (GW)
  85. Generations’ Solidarity Coalition of Nationalities (GSCN)
  86. Global Myanmar Spring Revolution (GMSR)
  87. Human Rights and Development Foundation (HRDF)
  88. Human Rights Educators Network (HREN)
  89. Human Rights Foundation of Monland (HURFOM)
  90. Human Rights Working Group
  91. India for Myanmar
  92. Industries Strike
  93. Info Birmanie
  94. Initiatives for International Dialogue (IID)
  95. Inter Pares
  96. International Association, Myanmar-Switzerland (IAMS)
  97. International Campaign for the Rohingya
  98. International Network for Economic, Social and Cultural Rights (ESCR-Net)
  99. International Peace Bureau
  100. Italia-Birmania
  101. Jubilee Campaign
  102. Justice & Equality Focus (JEF)
  103. Justice For Myanmar (JFM)
  104. Justice Movement for Community-Innlay
  105. K’cho Ethnic Association (Europe)
  106. Kachin Association Norway
  107. Kachin Legal Aid Group (KLAG)
  108. Kachin State Civilian Movement
  109. Kachin Student Union
  110. Kachin Women Association Thailand (KWAT)
  111. Kalay Township Strike Force
  112. Kalay Women Strike
  113. Karen Human Rights Group (KHRG)
  114. Karen Peace Support Network (KPSN)
  115. Karenni National Women’s Organization (KNWO)
  116. Karenni Society New Zealand Overseas Mon Association. New Zealand
  117. Keng Tung Youth
  118. Kontras
  119. Kyae Lak Myay
  120. Kyain Seikgyi Spring Revolution Leading Committee
  121. Kyauktada Strike Committee (KSC)
  122. La Communauté Birmane de France
  123. Latpadaung Region Strike Committee
  124. LGBT Alliance
  125. LGBT Alliance Myanmar (Kalay Region)
  126. LGBT Alliance Myanmar (Kyaukse Region)
  127. LGBT Community Yangon
  128. LGBT Union – Mandalay
  129. Magway People’s Revolution Committee
  130. Magway Region Human Rights Network
  131. Maharaungmyay Township People’s Strike
  132. Mandalar University Students’ Strike
  133. Mandalay Alliance Coalition Strike
  134. Mandalay Medical Family (MFM)
  135. Mandalay Regional Youth Association – Revolution Core Group
  136. Mandalay Strike Force (MSF)
  137. Mandalay Women Strike
  138. Mandalay Youth Strike
  139. Mandalay-based People’s Strike
  140. Mandalay-Based University Students’ Unions (MDY_SUs)
  141. MayMyo Strike Force
  142. Mekong Watch
  143. Milk Tea Alliance Thailand
  144. Minority Affairs Institute
  145. Monywa LGBT Strike
  146. Monywa People’s Strike Steering Committee
  147. Monywa Women Strike
  148. Monywa-Amyint Road Strike Leading Committee
  149. Monywa-Amyint Road Women Strike
  150. Movement for Alternatives and Solidarity in Southeast Asia
  151. Multi-Religions Strike
  152. Muslim Youth Network
  153. Mya Taung Strike
  154. Myanmar Accountability Project (MAP)
  155. Myanmar Action Group Denmark
  156. Myanmar anti-military coup movement in New Zealand
  157. Myanmar Campaign Network (Australia)
  158. Myanmar Catholic Community In Norway
  159. Myanmar Community Group Christchurch New Zealand
  160. Myanmar Community Group Dunedin New Zealand
  161. Myanmar Community in Italy
  162. Myanmar Community in Norway
  163. Myanmar Emergency Fund – Canada
  164. Myanmar Engineers – New Zealand
  165. Myanmar Global Support Foundation
  166. Myanmar Gonye (New Zealand)
  167. Myanmar Hindu Union
  168. Myanmar Institute of Information Technology Students’ Strike
  169. Myanmar Labor Alliance (MLA)
  170. Myanmar Labour News
  171. Myanmar People Alliance (Shan State)
  172. Myanmar Students’ Union in New Zealand
  173. Myaung Youth Network
  174. MyaYar Knowledge Tree
  175. Myingyan Civilian Movement Committee
  176. Nelson Myanmar Community Group New Zealand
  177. Network for Human Rights Documentation – Burma (ND-Burma)
  178. Network of University Student Unions – Monywa
  179. New Myanmar Foundation (NMF)
  180. New Zealand Campaign for Myanmar
  181. New Zealand Doctors for NUG
  182. New Zealand Karen Association
  183. New Zealand Zo Community Inc.
  184. NLD Organization Committee (International) Norway
  185. No Business With Genocide
  186. 12 Basic Education Branch High School (Maharaungmyay) Students’ Union
  187. North Dagon & East Dagon News
  188. Norway Matu Community
  189. Norway Rvwang Community
  190. Nyan Lynn Thit Analytica
  191. OCTOPUS (Youth Organization)
  192. Pa-O Women’s Union (PWU)
  193. Pale Township People’s Strike Steering Committee
  194. Politics for Women Myanmar
  195. Progressive Muslim Youth Association (PMYA)
  196. Progressive Voice (PV)
  197. Pyi Gyi Tagon Strike Force
  198. Pyithu Gonye (New Zealand)
  199. Queers of Burma Alternative (QBA)
  200. Rainbows Talk
  201. Representative Committee of University Teacher Associations (RC of UTAs)
  202. Rohingya Community in Norway
  203. Rohingya Maìyafuìnor Collaborative Network (RMCN)
  204. Rvwang Community Association New Zealand
  205. Samgha Sammaga-Mandalay
  206. Save Myanmar Fundraising Group (New Zealand)
  207. Save the Natural Resource (SaNaR)
  208. Seinpann Strike
  209. Shan Community (New Zealand)
  210. Shan MATA
  211. Shwe Pan Kone People`s Strike Steering Committee
  212. Sisters 2 Sisters
  213. Sitt Nyein Pann Foundation
  214. Solidarity for People’s Education and Lifelong Learning
  215. Southern Initiative
  216. Southern Youth Development Organization
  217. Stop the War Coalition Philippines
  218. Sujata Sisters Group (NZ)
  219. Support Group for Democracy in Myanmar (NL)
  220. Swedish Burma Committee
  221. Ta’ang Women’s Organization (TWO)
  222. Taze Strike Committee
  223. Taze Women Strike
  224. Thai Action Committee for Democracy in Burma (TACDB)
  225. Thakhin Kodaw Mhine Peace Network (Monywa)
  226. Thayat Chaung Women Strike
  227. The 88 Generation Peace and Open Society (Monywa)
  228. The Ladies Organization
  229. The Mekong Butterfly
  230. Think Centre, Singapore
  231. Twitter Team for Revolution (TTFR)
  232. S. Campaign for Burma
  233. Union Aid Abroad – APHEDA
  234. Unitarian Universalist Service Committee
  235. University Students’ Unions Alumni Force
  236. Volunteers in Myanmar
  237. Wetlet Revolution Leading Committee
  238. Wetlet Township Women Strike
  239. White Coat Society Yangon (WCSY)
  240. Women Advocacy Coalition – Myanmar (WAC-M)
  241. Women Alliance Burma (WAB)
  242. Women for Justice
  243. Women Lead Resource Center (WLRC)
  244. Women Peace Network (WPN)
  245. Women’s Organization Of Political Prisoners (WOPP)
  246. Women’s Peace Network (WPN)
  247. Yadanabon University Students’ Union (YDNBUSU)
  248. Yangon Deaf Group
  249. Yangon Women Strike
  250. Yasakyo Township People`s Strike Steering Committee
  251. Yinmarpin and Salingyi All Villages Strike Committee
  252. Youth Empowerment
  253. Youth for Democratization of Myanmar (UDM)
  254. Zomi Christian Fellowship of Norway
  255. Zomi Community Norway
  256. စစ်ကိုင်းတိုင်းဒေသ သပိတ်အင်အားစု
  257. ယိမ်းနွဲ့ပါး
  258. သမိုင်းသယ်ဆောင်သူများ
Birmanie : voix des femmes de la révolution

Birmanie : voix des femmes de la révolution

En cette journée internationale des droits des femmes, c’est avec le plus grand respect que nous saluons les millions de femmes birmanes, qui luttent contre le régime militaire, pour leur survie et celle de leurs proches, mais aussi pour une société plus égalitaire et juste. 

Elles sont la cible d’une violence spécifique, souvent à caractère sexuel mais pas uniquement du fait de leur genre et une cible privilégiée du régime militaire, reposant sur le patriarcat. En 2024 en France, les femmes représentent 3,4% des personnes en détention ; en Birmanie, plus de 20% des prisonniers politiques sont des prisonnières politiques.

Une activiste birmane nous a récemment dit lors d’un entretien: 

“Lorsque les hommes tuent les hommes, généralement ils les tuent et c’est tout.

C’est la guerre.

Lorsqu’ils tuent des femmes, il faut que ça se voit. C’est souvent mis en scène et filmé.”

 Si ni elle, ni nous, ne comprenons le pourquoi, nous ne pouvons nous empêcher de partager son triste constat. 

Les femmes sont au cœur de nos sociétés, en paix, en résistance et en guerreInfo Birmanie

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La Thanakha Team, qui a édité ce livre, est un collectif d’activistes qui s’est engagé à amplifier les voix des diverses femmes de Birmanie/Myanmar. Ces histoires ont été écrites par des femmes qui écrivaient pour la première fois et qui ont participé aux ateliers d’écriture d’Altsean-Burma dans quatre lieux différents.

Ce livre collectif est publié pour la journée internationale des droits des femmes en anglais par Altsean-Burma.

Info Birmanie a décidé de vous traduire une partie de son contenu, trois nouvelles, saluant le courage et la résilience des femmes birmanes, qui se battent contre le régime militaire mais aussi pour une société plus égalitaire et inclusive.

Vous pouvez lire en français:

L’avant-propos | Yasmin Ullah

Yasmin Ullah est une féministe Rohingya, une autrice, une poétesse et une militante pour la justice sociale. Elle est née dans le nord de l’État de Rakhine, au Myanmar, mais a grandi en tant que réfugiée en Thaïlande. Elle a été ré-installée au Canada en 2011. Elle est cofondatrice et directrice exécutive du Rohingya Maìyafuìnor Collaborative Network.

Je n’étais pas seule | A Phyu

A Phyu est une femme birmane musulmane qui travaille comme assistante émotionnelle dans le domaine de la santé mentale. Elle a écrit « Je n’étais pas seule » pour rendre hommage à sa résilience au cours d’une période extrêmement difficile et pour encourager d’autres survivants à partager leur histoire. La rédaction de cette histoire a été un voyage émotionnel qui lui a rappelé des souvenirs douloureux, mais qui l’a finalement laissée plus légère, plus en paix. Cela lui rappelle que la survie n’est pas seulement une question d’endurance, mais aussi de reconnaissance de notre force et de notre évolution.

A mon Maître | Waso

Waso travaille actuellement comme rédactrice et productrice à Federal FM Radio. Elle produit des histoires audio, des programmes comme The Voice of Women Revolutionaries, Mine Risk Podcasts, Look to the Sky Podcasts, des programmes de contes pour enfants et des interviews à la radio. En outre, elle a écrit des histoires pour sensibiliser sur les dangers des mines terrestres, des munitions non explosées et des frappes aériennes. L’histoire “A mon Maître” est basée sur les témoignages de combattants révolutionnaires dans l’État de Karenni. Le chien Casper, qui a inspiré cette histoire, réside toujours à Karenni.

Oser tomber, mais toujours fleurir | Rak Pay

Rak Pay est une femme de l’ethnie Pa-O. Elle vous raconte une histoire qui est basée sur les expériences vécues d’une femme de sa communauté.

Livre en français ici

Livre en anglais ici

Rapport | Fermez le ciel

Rapport | Fermez le ciel

Les conséquences désastreuses de l’inaction sur le carburant d’aviation en Birmanie

Un rapport, riche de témoignages, publié par la Blood Money Campaign,  maintenant disponible en français.

Résumé

Cela fait plus de trois ans que l’armée birmane utilise diverses stratégies et tactiques pour réprimer le peuple en révolte depuis la tentative de coup d’État. L’armée birmane s’est également emparée des finances, de l’économie et des revenus tirés des ressources naturelles du pays. Les revenus commerciaux sont également utilisés à des fins militaires. Nous sommes notamment préoccupés par le fait que l’armée birmane détourne le carburant d’aviation commercial à des fins militaires pour cibler les civils. Ces frappes aériennes ont non seulement causé des pertes en vies humaines, mais elles ont également perturbé les moyens de subsistance, déplacé des communautés et détruit des infrastructures, aggravant encore la crise humanitaire.


La faiblesse des mécanismes de contrôle et l’insuffisance des sanctions ont permis non seulement le détournement de carburant d’aviation commercial à des fins militaires, mais aussi l’importation de carburant d’aviation directement par l’armée birmane. Dans ce contexte, les gouvernements des États-Unis, de l’Union Européenne et de l’ANASE doivent prendre des mesures bloquant l’accès de l’armée birmane à toute la chaîne d’approvisionnement en carburant d’aviation en collaborant avec les organisations de sociétés civiles, les instituts de recherche et les défenseurs des droits humains pour surveiller les itinéraires d’expédition et les installations de stockage afin d’adopter des mesures de contrôle, garantissant l’utilisateur final.


Fermez le ciel : Les conséquences désastreuses de l’inaction sur le carburant d’aviation en Birmanie | Blood Money Campaign

Rapport complet en français disponible ICI


Lumières sur la Birmanie

Lumières sur la Birmanie

Rassemblement solidaire aux cotés d’artistes birmans

Commémoration du coup d’Etat du 1er février 2021

Le 1er février 2021, l’armée birmane tente de reprendre le pouvoir par un coup d’Etat. 4 ans plus tard, la population birmane refuse toujours ce retour à la dictature. Pour ce combat pour sa liberté et son avenir, elle subit une répression sanglante. Son quotidien se conjugue entre l’anéantissement de toutes libertés, des attaques aériennes et une crise humanitaire d’une ampleur inédite avec de 20 millions personnes dans le besoin. Malgré l’indifférence de la communauté internationale, le peuple birman poursuit sa lutte avec détermination et résilience.

Programme

Projection du travail de trois femmes photographes birmanes Khin Sandar Nyunt, Shwe Paw Mya Tin et Ri, commentée par Mayco Naing

Dialogue sur les perspectives de la Birmanie avec les chercheurs du Centre Asie du Sud-Est (CNRS-EHESS-INALCO)

Fresque collaborative avec Kyar Pauk

Prise de parole de Nan Su Mon Aung, représentante du Gouvernement d’Unité Nationale en France

Chanson et photographie collective

Retrouvons nous en solidarité avec le peuple birman le 31 janvier à 19h, 4 rue Jean Lantier, Paris

𝑽𝒐𝒖𝒔 𝒂𝒗𝒆𝒛 𝒅𝒆𝒔 𝒃𝒐𝒖𝒈𝒊𝒆𝒔 𝑳𝒆𝒅 𝒆𝒕 𝒍𝒐𝒏𝒈𝒚𝒊 ? 𝑨𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆𝒛 𝒍𝒆𝒔 !

Organisé par CCFD-Terre solidaire, Doh Atu et Info Birmanie

La junte birmane reçoit de nouveaux avions d’AVIC, proche partenaire d’Airbus, contribuant à des attaques aériennes indiscriminées

La junte birmane reçoit de nouveaux avions d’AVIC, proche partenaire d’Airbus, contribuant à des attaques aériennes indiscriminées

23 décembre 2024

La junte militaire birmane a mis en service au moins huit nouveaux avions fournis par l’Aviation Industry Corporation of China (AVIC), un partenaire proche du géant européen de l’aérospatiale Airbus qui y détient des parts.

Un examen des médias contrôlés par la junte lors de l’anniversaire de l’armée de l’air birmane, qui a eu lieu le 15 décembre 2024, montre un avion d’attaque léger Hongdu K-8 (numéro de queue MAF/3941), au moins six avions de combat légers FTC-2000G (dont les numéros de queue MAF/1407, MAF/1411, MAF/1412 et MAF/1413) et un avion de transport militaire Shaanxi Y-8 (numéro de queue MAF/5922).

Ces types d’avions sont régulièrement utilisés par la junte militaire pour effectuer des frappes aériennes indiscriminées sur la population civile. Entre février 2021 et août 2024, la junte a tué, à minima, 1749 civils dans des milliers de frappes aériennes en toute impunité.

Le dernier transfert de nouveaux avions AVIC montre que l’entreprise continue d’aider et de soutenir les crimes de guerre perpétrés par la junte.

Malgré l’attention croissante du public et les preuves des graves violations des droits humains, impliquant AVIC, Airbus a publiquement nié tout investissement préjudiciable.

Une enquête menée par Info Birmanie et Justice For Myanmar a établi le lien entre Airbus et AVIC, qui a livré de nombreux avions à l’armée birmane, notamment depuis la tentative de coup d’État de 2021 et en dépit du règlement n° 401/2013 du Conseil de l’Union Européenne concernant des mesures restrictives à l’encontre du Myanmar/Birmanie.

Cette situation a donné lieu à des manifestations exigeant qu’Airbus utilise son influence sur AVIC pour mettre fin aux livraisons continues d’avions militaires, d’armes et de services de maintenance, de réparation et de révision d’aéronefs à la junte de Birmanie.

Dans une récente déclaration publique, Airbus a défendu sa relation avec AVIC, qu’il décrit comme « un groupe public chinois d’entreprises d’aviation civile, d’aérospatiale et de défense », et a confirmé qu’il détient une participation de 5 % dans AviChina Industry & Technology Company Limited (AviChina), faisant d’Airbus le premier actionnaire international de cette filiale clé d’AVIC.

Alors qu’Airbus insiste sur le fait que sa participation financière et ses relations commerciales avec AVIC « sont exclusivement axées sur l’aviation civile et les services », il est impossible de dissocier les activités civiles et militaires d’AVIC, notamment en raison de la politique chinoise de fusion entre le militaire et le civil, qui intègre la recherche civile dans les industries militaires.

Dans ce contexte, nous ne voyons pas comment Airbus peut garantir que son activité avec AVIC est limitée à l’aviation civile et notons qu’Airbus n’a pas pris en compte cette situation dans son plan de vigilance.

En tant qu’actionnaire d’AviChina, Airbus est tenu de respecter les normes internationales en matière de commerce et de droits humains, notamment les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, qui exigent des entreprises qu’elles fassent preuve d’une diligence raisonnable en matière de droits humains dans le cadre de leurs relations d’affaires.

La position d’Airbus contraste fortement avec les actions d’autres investisseurs institutionnels, notamment le fonds souverain norvégien et d’importants investisseurs et fonds de pension néerlandais, qui se sont tous retirés d’AviChina en raison de préoccupations éthiques et des risques pour les droits humains posés par le transfert par AVIC de matériel militaire vers la Birmanie.

La défense par Airbus de son partenariat avec AVIC soulève de sérieuses questions quant à son engagement à réduire le risque que ses investissements contribuent à porter atteinte aux droits humains.

Le déni public d’Airbus de toute responsabilité éthique n’a fait qu’intensifier les appels à la responsabilité, y compris des manifestations en Birmanie et à Londres, ainsi qu’une lettre ouverte adressée au PDG d’Airbus, Guillaume Faury, par plus de 300 organisations internationales et locales de la société civile, dont Justice For Myanmar et Info Birmanie, appelant à mettre fin à tous les investissements dans des entreprises qui permettent les crimes de guerre commis par la junte militaire birmane.

La lettre demande à Mr. Faury de prendre « la responsabilité de s’assurer que vous ne permettez pas des crimes d’atrocité par les liens financiers et stratégiques d’Airbus avec AVIC et ses sociétés directement associées telles que AviChina ».

Si Airbus veut se conformer aux normes internationales en matière de droits humains, l’entreprise doit user de son influence sur AVIC pour mettre un terme au flux continu d’armes, d’avions militaires et de services de maintenance fournis à l’armée birmane par AVIC et ses filiales.

Pour plus d’informations

Lire le rapport #Airbusted en français et en anglais ici et l’article de Disclose « Birmanie : Airbus impliqué dans l’armement de la junte militaire »

Communiqué en anglais, format PDF

Communiqué en français, format PDF